Le cancer du sein est le cancer plus fréquent chez la femme en France. Il en existe plusieurs types qui sont chacun traités de différentes façons.
Dans cet article, nous aborderons ces différents traitements du cancer du sein ainsi que les critères décisionnels dans la prise en charge.
Nous aborderons aussi le cancer du sein triple négatif, un cancer agressif et difficile à traiter.
Les traitements du cancer du sein
Il existe plusieurs façons de traiter un cancer du sein. Les différents traitements du cancer du sein que nous allons voir peuvent parfois être utilisés seuls. Mais le plus souvent, plusieurs sont associés entre eux pour une plus grande efficacité.
Lorsqu’un médecin met en place un protocole, les objectifs de traitement sont différents selon les cas :
- Réduire le risque de récidive
- Supprimer la tumeur ou les métastases
- Traiter les symptômes engendrés par la maladie
- Ralentir le développement de la tumeur ou des métastases
Découvrons ces traitements.
La chirurgie mammaire conservatrice ou non
La chirurgie peut être utilisée dans la plupart des cancers du sein. Son objectif est d’enlever les tissus touchés par les cellules cancéreuses. Il est possible qu’elle soit réalisée seule ou avec d’autres traitements :
- Adjuvants : après la chirurgie, une chimiothérapie, une radiothérapie et/ou une hormonothérapie peut être nécessaire
- Néoadjuvants : avant la chirurgie, une radiothérapie, une chimiothérapie ou une hormonothérapie permet de faire diminuer la taille de la tumeur
Il existe deux types de chirurgie : la chirurgie conservatrice et la chirurgie non-conservatrice.
La chirurgie mammaire conservatrice
Aussi appelée tumorectomie, consiste à enlever la tumeur et une partie des tissus qui l’entourent tout en conservant le sein. La tumeur et les cellules retirées sont à chaque fois analysées. S’il y a des cellules cancéreuses dans les tissus retirés alors il faudra à nouveau opérer. On parle de « marge saine », c’est-à-dire que la bande de tissu qui entoure la tumeur ne doit pas présenter de cellules cancéreuses.
La chirurgie conservatrice est possible lorsque la tumeur est suffisamment petite par rapport à la taille du sein. Elle doit pouvoir être enlevée avec sa marge saine.
Cette intervention est la plus souvent privilégiée. Et est souvent suivie d’une radiothérapie.
La chirurgie mammaire non conservatrice
On parle de mastectomie, c’est-à-dire que la totalité du sein atteint est retirée, l’aréole et le mamelon aussi.
Elle est proposée dans plusieurs cas :
- La tumeur est trop importante par rapport à la taille du sein
- Plusieurs tumeurs sont présentes dans le même sein
- La tumeur est localisée à un endroit où la chirurgie conservatrice n’est pas possible
Dans ce cas-là, la tumeur sera aussi analysée pour déterminer la taille, l’agressivité, la présence ou l’absence de récepteurs hormonaux, dans le but de décider de la suite du traitement.
Avant l’intervention, il est possible d’envisager la reconstruction mammaire. Aussi, si la femme concernée est porteuse d’une mutation génétique, elle peut se voir proposer une mastectomie préventive de l’autre sein.
Pour s’assurer que les ganglions ne sont pas touchés, le chirurgien peut réaliser une exérèse du ganglion sentinelle. Cela consiste à retirer les premiers ganglions de la chaîne lymphatique au niveau de l’aisselle, s’ils ne sont pas atteints par des cellules cancéreuses, alors les suivants ne le seront pas non plus.
Si des cellules cancéreuses ont migré vers les ganglions, alors un curage ganglionnaire sera effectué : les ganglions lymphatiques de l’aisselle sont retirés.
Poursuivons avec les autres traitements, qui peuvent être adjuvants ou néoadjuvants à la chirurgie mammaire.
La radiothérapie
Ce traitement utilise les rayonnements ionisants. Son but est de détruire les cellules cancéreuses pour les empêcher de se multiplier. Pour se faire, la zone atteinte est ciblée et les brins d’ADN du noyau des cellules cancéreuses sont cassés. La radiothérapie doit être précise afin de ne pas toucher les tissus voisins sains. C’est un traitement localisé.
La radiothérapie est indiquée avant une chirurgie pour permettre de diminuer la taille de la tumeur et faciliter l’intervention. Mais aussi après la chirurgie pour limiter le risque de rechute.
Lors d’un cancer du sein métastasique, la radiothérapie peut aussi être recommandée seule pour freiner l’évolution de la tumeur. Aussi, pour traiter les métastases au niveau cérébral et osseux.
Il existe deux types de radiothérapie :
- La radiothérapie externe : c’est la plus utilisée dans le traitement du cancer du sein. Elle consiste à utiliser une source externe de rayonnements dirigés vers la zone à traiter à travers la peau. Cet acte se fait en ambulatoire.
- La curiethérapie : elle est plus rare et peut nécessiter une hospitalisation. Le médecin installe des substances radioactives dans le corps, au contact de la zone à traiter.
Ce traitement provoque des effets secondaires, les plus fréquents sont :
- Une rougeur de la peau
- Une fatigue
- Un œdème au niveau du sein
- Un lymphœdème du bras
- Une douleur, un inconfort au niveau du sein
Comme la radiothérapie, le prochain traitement peut-être utilisé de manière adjuvante ou néoadjuvante à la chirurgie.
La chimiothérapie
C’est un traitement médicamenteux qui agit au niveau systémique, c’est-à-dire dans l’ensemble du corps. Il n’est pas localisé et permet d’atteindre toutes les cellules cancéreuses de l’organisme (même si elles n’ont pas été détectées).
Les chimiothérapies agissent sur les mécanismes de division cellulaire. Elles peuvent être administrées par voie orale, en comprimé, ou par voie injectable, en perfusion intraveineuse.
Elle peut se composer de plusieurs molécules, on parle alors de protocole de chimiothérapie. Utilisée le plus souvent après la chirurgie, elle permet d’éliminer les cellules tumorales non détectables et ainsi d’éviter les rechutes.
Les effets indésirables liés à la chimiothérapie dépendent de la molécule. Les plus fréquents sont :
- Fatigue
- Perte d’appétit
- Nausées ou vomissements
- Chute des cheveux
- Baisse des défenses immunitaires
D’autres traitements médicamenteux existent, continuons.
La thérapie ciblée
Son mécanisme d’action est différent de celui de la chimiothérapie. En effet, la thérapie ciblée va bloquer les mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses. C’est donc un traitement du cancer du sein innovant. Il est plus efficace et a moins d’effets indésirables. Quelques patientes ont tout de même manifesté de la fièvre, des maux de tête, de la fatigue et des douleurs abdominales.
Il existe différentes molécules de thérapie ciblée qui agissent sur des cancers différents :
- Le Trastuzumab, commercialisé sous le nom de Herceptin®, est un anticorps monoclonal. Il est indiqué dans le traitement des cancers qui ont des récepteurs. En effet, il bloque la protéine HER2 située sur les cellules du sein. Cette protéine est responsable de la croissance des cellules.
Ce traitement est proposé après l’analyse de la tumeur et seulement si elle est HER2 positive, c’est-à-dire s’il y a une grande quantité de cette protéine sur les cellules cancéreuses.
Il est administré par perfusion intraveineuse pendant 90 minutes la première fois puis 30 minutes par la suite.
- Le Lapatinib, commercialisé sous le nom de Tyverb®, fait partie du groupe de médicaments appelés inhibiteurs des protéines kinase. Il permet aussi de limiter le développement des cellules cancéreuses.
Il est administré sous la forme de comprimés.
- Le Bévacizumab, commercialisé sous le nom d’Avastin®, fait lui aussi partie de la famille des anticorps monoclonaux. Il est utilisé dans le traitement de certains cancers métastatiques.
Il agit sur le facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF), une protéine qui circule dans les sangs et favorise la croissance des vaisseaux. C’est grâce à celle-ci que les cellules cancéreuses se développent. Il va bloquer l’action du VEGF et donc priver les cellules d’oxygène et de nutriments. Cela va ralentir la croissance des tumeurs.
Il est administré par perfusion intraveineuse.
Voyons le dernier traitement médicamenteux du cancer du sein.
L’hormonothérapie
Ce traitement n’est pas indiqué pour toutes les patientes. Il est proposé seulement lorsque le cancer est dit hormono-dépendant, c’est-à-dire lorsqu’il a besoin des hormones (œstrogènes et progestérone) pour se développer. Il est souvent conseillé comme traitement adjuvant à la chirurgie.
Il existe plusieurs médicaments d’hormonothérapie :
- Les anti–œstrogènes, le plus courant est le Tamoxifène®. Comme son nom l’indique, il empêche l’action des œstrogènes. Ils sont toujours sécrétés, mais la molécule va prendre leur place sur les cellules cancéreuses qui ne seront plus stimulées. Il est proposé autant aux femmes ménopausées que non ménopausées. Il permet de prévenir le risque de rechute, mais aussi de l’apparition d’un autre cancer.
- Les anti–aromatases, comme le Letrozole®. Il agit sur l’aromatase, une enzyme qui transforme les androgènes en œstrogènes après la ménopause. Il n’est donc pas indiqué pour les femmes non ménopausées.
- Les agonistes de la LH-RH, la Goséréline® et Leuproréline® sont les molécules les plus fréquentes. Ils sont indiqués uniquement chez les femmes non ménopausées. Ils vont supprimer la production d’hormones féminines par les ovaires.
Les effets secondaires varient en fonction de la molécule utilisée.
Nous avons vu les traitements du cancer du sein. Nous savons qu’ils peuvent agir seuls ou en association. Découvrons maintenant de quoi dépend ce choix.
Les 4 facteurs à prendre en compte lors du choix du traitement contre un cancer du sein
Le choix des traitements du cancer du sein a lieu lors d’une concertation pluridisciplinaire entre les différents professionnels de santé qui prennent en charge les patientes. Pour prendre une décision, plusieurs facteurs entrent en compte.
Le stade et le grade
Le stade d’un cancer concerne son degré d’extension, par exemple s’il ne touche qu’un tissu ou plusieurs. Pour le déterminer, les médecins observent 3 critères : la taille et l’infiltration de la tumeur, l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques ainsi que leur nombre et leur emplacement puis la présence ou non de métastase. Le stade est défini selon la classification TNM (Tumor, Nodes, Metastasis ou tumeur, ganglions métastases en français) de l’union internationale contre le cancer.
Il est ensuite exprimé par un chiffre romain allant de O à IV.
Le grade est son degré d’agressivité. Il est déterminé par l’examen anatomopathologique d’un échantillon de la tumeur. Trois paramètres sont pris en compte : l’apparence des cellules cancéreuses, la forme du noyau et le nombre de cellules en division (aussi appelé activité mitotique). Pour chacun des paramètres, une note entre 1 et 3 lui est attribuée.
La somme de ces 3 notes correspond au grade :
- Le grade I correspond aux tumeurs les moins agressives (pour une note de 3, 4 et 5)
- Le grade II est un grade intermédiaire entre les grades 1 et 3 (pour une note de 6 et 7)
- Le grade III correspond aux tumeurs les plus agressives (pour une note de 8 et 9)
On peut aussi parler de tumeurs de bas grade pour les moins agressives et à l’inverse, de haut grade pour les plus agressives.
Le type de cancer et sa localisation
Il existe différents types de cancer. Canalaire, lobulaire, dû à une mutation génétique, ces cancers ne se traitent pas de la même façon. C’est seulement après l’avoir déterminé qu’un traitement pourra être proposé.
Aussi, sa localisation dans le sein va être importante.
Du statut des récepteurs hormonaux ou de HER2
Comme nous l’avons vu plus haut, certains cancers sont hormonosensibles. Ceux-ci répondront aux traitements qui impactent les hormones alors que les autres non. Il faut donc déterminer si des protéines HER2 sont présentes en quantité importante sur la surface des cellules cancéreuses.
De facteurs propres au patient
D’autres facteurs propres à chaque patiente sont pris en compte.
Par exemple :
- L’âge
- Ménopausée ou non
- Les antécédents familiaux
- L’état de santé général
- Les contre-indications éventuelles
- Les antécédents médicaux et chirurgicaux de la patiente
Mais surtout, son avis et ses préférences. La patiente est au cœur de la décision et sera informée de toutes les possibilités de traitement qui s’offrent à elle.
Dans la partie suivante, nous allons voir que certains cancers sont plus difficiles que d’autres à traiter.
Le cancer du sein triple négatif : des options de traitement particulières
Le cancer du sein triple négatif (TNBC) est le type de cancer le moins fréquent en France : il représente 15 % des cas, environ 9 000 personnes chaque année. Cependant les options thérapeutiques sont encore rares et peu efficaces pour ce type de cancer.
Qu’est-ce que le cancer du sein triple négatif ?
Un cancer du sein est dit triple négatif, car ses cellules tumorales n’ont pas de récepteurs HER2 ni de récepteurs aux hormones féminines (œstrogènes/progestérones). Ce sous-type de cancer est agressif et plus difficile à soigner, car il n’existe pas encore de traitement spécifique. Le risque de rechute métastatique précoce est important. Il a une survie globale médiane de 14 mois et demi et un taux de survie à 5 ans de 11,3 %.
Les options de traitement
Certains traitements sont écartés dès le diagnostic. C’est le cas de l’hormonothérapie et de la thérapie ciblée anti-HER2 qui n’auront aucune efficacité sur ce type de cancer.
La prise en charge est donc centrée sur :
- La chirurgie
- La chimiothérapie
- La radiothérapie
- L’immunothérapie (renforce le système immunitaire pour combattre le cancer)
- Les inhibiteurs de PARP (dans le cas d’une mutation génétique) : PARP est une famille de protéines qui a pour rôle de réparer les séquences d’ADN. Les cellules cancéreuses se servent de ce mécanisme pour se développer. En inhibant l’action des PARP, ce traitement entraîne la mort des cellules cancéreuses.
Une partie des cancers triples négatifs répondent assez bien à la chimiothérapie pour les autres, ils sont plus compliqués à soigner.
Trodelvy®, un espoir à l’arrivée de nouveau traitement
Après un avis favorable de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le 6 septembre 2021 la Haute Autorité de Santé a autorisé l’accès à un nouveau traitement : le Trodelvy®.
Composé de sacituzumab govitecan, il est indiqué pour les personnes en échec thérapeutique après deux lignes de traitement systémique.
C’est un anticorps drogues-conjugués, c’est-à-dire qu’un anticorps est associé à une chimiothérapie. Ainsi, la chimiothérapie est conduite au cœur de la cellule tumorale.
Ce traitement du cancer du sein est innovant dans la prise en charge de cette maladie grave qu’est le cancer du sein triple négatif.
Les actions de sensibilisation en entreprise
Chaque année en France, le mois d’octobre est dédié au cancer du sein. La campagne Octobre Rose permet de sensibiliser le grand public quant à l’importance du dépistage précoce de ce cancer.
En effet, plus un cancer est dépisté tôt, plus il a de chance d’être guéri.
Afin de toucher des hommes et des femmes qui ne penseraient pas être concernées par cette campagne, mais aussi parce que le cancer du sein, ce n’est pas qu’en octobre, liberos vous propose des campagnes de sensibilisation en entreprise.
Une conférence d’une heure animée par une sage-femme, dans vos locaux ou en distanciel pour sensibiliser vos équipes au cancer du sein et à l’importance du dépistage.
Notre équipe vous aide à comprendre les enjeux d’une telle campagne de sensibilisation et répond à toutes vos questions sur le sujet, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse mail information@libheros.fr ou au 01.76.34.07.45.
Pour toutes demandes de prévention en entreprise, vous pouvez contacter l’équipe libheros via le site internet : https://libheros.fr/infos/contact.