Introduction
La confusion entre infirmière et sage-femme est fréquente dans l’esprit du grand public. Ces deux professions essentielles de notre système de santé partagent certaines compétences tout en ayant des champs d’expertise bien distincts. Avec plus de 700 000 infirmiers et infirmières (selon la DREES, 2023) et environ 23 000 sages-femmes en exercice en France, ces professionnels jouent un rôle capital dans les parcours de soins.
Si leurs domaines d’intervention se recoupent parfois, particulièrement autour de la maternité et des soins aux femmes, leurs formations, statuts et compétences diffèrent considérablement. Pour les patients, comprendre ces spécificités permet de s’orienter vers le bon professionnel selon ses besoins de santé. Par ailleurs, la collaboration entre ces deux métiers s’avère souvent décisive pour une prise en charge optimale.
Dans cet article, nous explorons en détail les différences et complémentarités entre infirmières et sages-femmes : parcours de formation, champs de compétences, collaborations, et conseils pratiques pour savoir qui consulter selon votre situation. Vous découvrirez également comment libheros peut vous aider à trouver rapidement le professionnel adapté à vos besoins de santé.
1. Formation et parcours : deux professions distinctes
Différence infirmière sage-femme : des formations spécifiques
Formation de l’infirmière
Le parcours pour devenir infirmier(ère) s’étend sur trois années d’études en Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI). Cette formation, sanctionnée par le Diplôme d’État d’Infirmier (DEI), alterne enseignements théoriques (sciences fondamentales, sciences humaines, sciences infirmières) et stages pratiques dans différents contextes de soins.
L’accès à la formation se fait désormais via Parcoursup, sans concours spécifique. Le cursus, organisé en semestres et unités d’enseignement, permet d’acquérir progressivement les dix compétences infirmières fondamentales définies par le référentiel de formation.
Après l’obtention du diplôme, l’infirmier(ère) peut se spécialiser via des formations complémentaires :
- Infirmier(ère) anesthésiste (IADE) : 2 ans d’études supplémentaires
- Infirmier(ère) de bloc opératoire (IBODE) : 18 mois d’études supplémentaires
- Puériculteur(trice) : 1 an d’études supplémentaires
- Infirmier(ère) en pratique avancée (IPA) : 2 ans d’études universitaires (master)
Formation de la sage-femme
La formation de sage-femme s’inscrit dans un parcours universitaire de 5 ans, dont l’accès se fait depuis 2020 via le PASS (Parcours Accès Santé Spécifique) ou la LAS (Licence Accès Santé). Après la première année commune aux études de santé et la sélection qui en découle, les étudiants intègrent une école de maïeutique pour 4 années d’études spécialisées.
La maïeutique est considérée comme une discipline médicale à part entière. Le cursus comprend des enseignements approfondis en obstétrique, gynécologie, pédiatrie et sciences humaines, avec une forte composante clinique. Le Diplôme d’État de Sage-Femme (DESF), délivré en fin de parcours, confère un niveau master (bac+5).
Les sages-femmes peuvent poursuivre leur formation avec des diplômes universitaires spécifiques, comme l’échographie obstétricale, l’acupuncture, ou l’ostéopathie périnatale.
Statut légal et reconnaissance
La principale différence entre ces deux professions réside dans leur statut légal :
- L’infirmier(ère) exerce une profession paramédicale, sous la responsabilité d’un médecin pour certains actes
- La sage-femme détient un statut de profession médicale à compétences définies (comme les médecins et les chirurgiens-dentistes), avec une autonomie de prescription et de pratique dans son champ de compétences
Cette distinction fondamentale influence considérablement l’étendue de leurs responsabilités et leur autonomie d’exercice.
Caractéristique | Infirmier(ère) | Sage-femme |
Durée d’études | 3 ans | 5 ans |
Niveau du diplôme | Licence (bac+3) | Master (bac+5) |
Statut légal | Profession paramédicale | Profession médicale |
Voie d’accès | Parcoursup | PASS/LAS |
Spécialisations possibles | IADE, IBODE, puéricultrice, IPA | DU échographie, acupuncture, ostéopathie |
2. Champs de compétences de l’infirmière
Un large spectre d’intervention auprès de tous les publics
L’infirmier(ère) exerce un métier polyvalent qui s’adresse à l’ensemble de la population, quel que soit l’âge, le sexe ou la pathologie. Son champ de compétences s’articule autour de deux dimensions principales :
Rôle propre infirmier
Le rôle propre regroupe toutes les actions que l’infirmier(ère) peut réaliser de façon autonome, sans prescription médicale préalable. Selon l’article R.4311-3 du Code de la santé publique, cela comprend notamment :
- L’évaluation des besoins du patient et l’élaboration d’un diagnostic infirmier
- La mise en œuvre des soins d’hygiène et de confort
- La surveillance clinique des patients (signes vitaux, comportement, évolution)
- La prévention et l’éducation à la santé
- L’accompagnement relationnel et psychologique
- La coordination des soins avec les autres professionnels
Compétences sur prescription
En complément, l’infirmier(ère) réalise des soins techniques sur prescription médicale :
- Administration des traitements (injections, perfusions, médicaments)
- Réalisation de pansements complexes
- Prélèvements sanguins et autres examens biologiques
- Pose de dispositifs médicaux (sondes, cathéters)
- Surveillance de traitements spécifiques
- Participation à des protocoles de soins établis par les médecins
L’exercice infirmier varie significativement selon les lieux de pratique. A l’hôpital, l’infirmier(ère) travaille généralement au sein d’une équipe pluridisciplinaire, avec une forte composante technique. En libéral et à domicile, l’autonomie est plus grande, avec une relation privilégiée au patient dans son environnement quotidien.
Ces dernières années, les compétences infirmières ont connu une nette évolution avec :
- La création du statut d’infirmier en pratique avancée (IPA) permettant une expertise approfondie dans certains domaines (oncologie, néphrologie, psychiatrie…)
- L’élargissement du droit de prescription (certains dispositifs médicaux, renouvellements d’ordonnances)
- L’autorisation de vaccination sans ordonnance préalable pour certains vaccins
Cette profession offre ainsi un accompagnement global du patient, alliant technicité des soins et approche humaine, dans tous les contextes de vie et de santé.
3. Champs de compétences de la sage-femme
Compétences sage-femme vs infirmière : une expertise centrée sur la femme et le nouveau-né
Contrairement à une idée reçue, la sage-femme ne se consacre pas uniquement aux accouchements. Ses compétences, définies par le Code de la santé publique (articles L.4151-1 à L.4151-4), s’étendent à l’ensemble de la santé génésique féminine, de l’adolescence à la ménopause.
Suivi de la femme tout au long de sa vie
La sage-femme est habilitée à assurer le suivi gynécologique de prévention des femmes en bonne santé. Elle peut ainsi réaliser :
- Les consultations de contraception (information, prescription, pose et retrait de dispositifs)
- Les examens de dépistage (frottis cervico-utérin, examens des seins)
- Le suivi et la prévention des infections sexuellement transmissibles
- L’accompagnement des femmes à différentes étapes de leur vie (puberté, contraception, désir d’enfant, ménopause)
Suivi de la grossesse physiologique
La sage-femme est le professionnel de référence pour suivre les grossesses sans complications (dites physiologiques). Dans ce cadre, elle :
- Réalise les consultations prénatales obligatoires
- Prescrit et interprète les examens de surveillance de la grossesse
- Effectue le monitoring fœtal et autres surveillances spécifiques
- Accompagne la préparation à la naissance et à la parentalité
- Dépiste d’éventuelles complications nécessitant l’avis d’un gynécologue-obstétricien
Accouchement eutocique
La pratique des accouchements constitue le cœur historique du métier de sage-femme. Pour les accouchements sans complications prévisibles (eutociques), la sage-femme :
- Diagnostique et suit le travail d’accouchement
- Réalise l’accouchement en toute autonomie
- Surveille les suites immédiates pour la mère et l’enfant
- Pratique la réanimation néonatale si nécessaire
- Sait reconnaître les situations pathologiques nécessitant l’intervention d’un médecin
Suivi post-natal
Après la naissance, la sage-femme accompagne la mère et l’enfant :
- Surveillance du rétablissement maternel
- Accompagnement de l’allaitement
- Soutien à la parentalité
- Rééducation périnéale post-accouchement
- Suivi de la santé du nouveau-né pendant les premiers jours
Prescription médicale dans son domaine
En tant que profession médicale, la sage-femme dispose d’un droit de prescription étendu :
- Médicaments liés à son domaine de compétence (antalgiques, contraceptifs, etc.)
- Dispositifs médicaux (pessaires, ceintures de grossesse, etc.)
- Examens complémentaires (analyses sanguines, échographies, etc.)
- Arrêts de travail dans la limite de 15 jours
La sage-femme doit réorienter vers un médecin lorsqu’elle détecte une pathologie ou une situation sortant de son champ de compétences. Elle travaille en étroite collaboration avec les gynécologues-obstétriciens, particulièrement pour les grossesses à risque ou les complications pendant l’accouchement.
Compétences exclusives des sages-femmes | Détails |
Suivi gynécologique de prévention | Frottis, contraception, dépistages |
Déclaration et suivi de grossesse physiologique | Consultations prénatales, monitoring |
Accouchement eutocique | Diagnostic et suivi du travail, pratique de l’accouchement |
Examen post-natal | Jusqu’à 8 semaines après l’accouchement |
Rééducation périnéale | Après l’accouchement |
IVG médicamenteuse | Depuis 2016 |
Cette polyvalence fait de la sage-femme un acteur central de la santé des femmes, de la prévention à la prise en charge, en passant par l’accompagnement des moments clés de leur vie.
4. Zones de recoupement et complémentarité
Points de convergence entre infirmières et sages-femmes
Malgré leurs différences de statut et de formation, certains domaines d’intervention de l’infirmière et de la sage-femme se recoupent, créant des zones de complémentarité enrichissantes pour la qualité des soins.
Soins aux femmes enceintes
Dans un service de maternité, les deux professions interviennent auprès des femmes enceintes, mais avec des rôles distincts :
- La sage-femme assure le suivi médical de la grossesse, détecte d’éventuelles complications et prépare l’accouchement
- L’infirmière, souvent en collaboration avec l’équipe médicale, intervient principalement dans les situations pathologiques nécessitant des soins spécifiques (perfusions, surveillance rapprochée, administration de traitements)
La complémentarité est particulièrement visible dans les grossesses à risque, où la sage-femme coordonne le suivi obstétrical tandis que l’infirmière réalise les soins techniques prescrits.
Soins au nouveau-né
Après la naissance, les compétences se complètent également :
- La sage-femme réalise l’examen initial du nouveau-né et assure son suivi durant les premiers jours
- L’infirmière (particulièrement la puéricultrice) prend en charge les soins quotidiens, la surveillance et l’éducation des parents
- En cas de complications nécessitant une hospitalisation en néonatalogie, l’infirmière devient l’intervenant principal, sous supervision médicale
La transition entre les deux professionnels se fait généralement sans heurts, chacun reconnaissant l’expertise de l’autre.
Éducation à la santé
Les deux professions partagent une mission forte d’éducation à la santé, avec des approches complémentaires :
- La sage-femme se concentre sur la santé de la femme et la périnatalité (contraception, prévention des IST, préparation à la naissance, conseils allaitement)
- L’infirmière s’adresse à tous les publics avec des messages plus généraux (hygiène de vie, observance thérapeutique, prévention des maladies chroniques)
Soins techniques communs
Certains actes techniques sont réalisés par les deux professions, notamment :
- Les prélèvements sanguins et autres prélèvements biologiques
- Certaines injections et vaccinations
- La surveillance clinique (constantes vitales, état général)
- Les soins d’hygiène spécifiques
Ces zones de recoupement, loin d’être sources de confusion, enrichissent la prise en charge des patients en permettant des regards croisés et une continuité des soins. Elles sont particulièrement précieuses dans les contextes de ressources limitées, comme les déserts médicaux, où chaque professionnel peut mobiliser l’étendue de ses compétences.
5. Collaboration entre infirmières et sages-femmes
Des partenariats au service des patients
La collaboration entre infirmières et sages-femmes prend différentes formes selon les contextes d’exercice, mais vise toujours à optimiser le parcours de soins des patients.
En milieu hospitalier
Dans les maternités, la collaboration est quotidienne et structurée :
- En salle de naissance, la sage-femme dirige le déroulement de l’accouchement tandis que l’infirmière assiste pour certains soins techniques
- En suites de couches, les deux professionnelles se relaient pour assurer le suivi de la mère et de l’enfant
- En cas de complications obstétricales, l’équipe s’élargit aux médecins, avec une coordination claire des rôles
En néonatalogie, la collaboration s’intensifie autour des nouveau-nés prématurés ou malades :
- La puéricultrice assure les soins quotidiens et la surveillance continue
- La sage-femme maintient le lien avec la mère et facilite l’établissement du lien mère-enfant
- Les deux professionnelles partagent leurs observations pour adapter la prise en charge
En ville et réseaux de soins
Dans le cadre des soins ambulatoires, la coordination devient essentielle :
- La sage-femme libérale qui suit une grossesse à domicile peut collaborer avec une infirmière libérale pour des soins spécifiques
- Les deux professionnelles peuvent utiliser des outils partagés (dossier médical partagé, messagerie sécurisée) pour assurer la continuité des informations
- Les réseaux de périnatalité formalisent souvent ces collaborations autour de pathologies spécifiques
Sur libheros, cette complémentarité est valorisée pour faciliter les parcours de soins à domicile, avec la possibilité de coordonner les interventions des différents professionnels.
Situations cliniques de collaboration
Plusieurs situations cliniques illustrent l’intérêt de cette collaboration :
- Grossesses pathologiques : la sage-femme assure le suivi obstétrical tandis que l’infirmière réalise les soins techniques prescrits par le médecin
- Post-partum compliqué : après une césarienne, la sage-femme surveille l’évolution de l’utérus et l’allaitement, l’infirmière réalise les pansements et administre les antalgiques
- Nouveau-né nécessitant une surveillance : les deux professionnelles coordonnent leurs passages à domicile pour un suivi optimal
Bénéfices pour les patients
Cette collaboration interprofessionnelle apporte de nombreux avantages :
- Complémentarité des approches : vision globale de la sage-femme et expertise technique de l’infirmière
- Continuité des soins : relais harmonieux entre les différentes étapes du parcours
- Expertise croisée : enrichissement mutuel des pratiques par le partage d’expériences
- Diversité des regards : meilleure détection des problèmes potentiels
Pour qu’elle soit optimale, cette collaboration doit surmonter certains défis :
- Clarifier les rôles et responsabilités de chacun
- Établir une communication efficace et régulière
- Respecter les champs de compétences respectifs
- Centrer les décisions sur l’intérêt du patient
Cette approche coordonnée entre infirmières et sages-femmes s’inscrit dans une tendance plus large de décloisonnement des professions de santé, encouragée par les récentes réformes du système de santé.
6. Quand consulter une infirmière ou une sage-femme ? Guide pratique
Choisir le bon professionnel selon vos besoins
Pour vous orienter efficacement dans le système de santé, voici un guide pratique des situations relevant de l’infirmière ou de la sage-femme.
Pour les soins généraux
Faites appel à une infirmière pour :
- Des soins post-opératoires (pansements, ablation de fils, injections)
- L’administration de traitements prescrits (injections, perfusions)
- Des prélèvements sanguins à domicile
- La surveillance de pathologies chroniques (diabète, hypertension)
- Des soins d’hygiène pour les personnes dépendantes
- L’éducation thérapeutique (apprentissage d’auto-soins)
L’infirmier(ère) intervient sur prescription médicale, sauf pour certains actes relevant de son rôle propre ou des vaccinations spécifiques.
Pour la santé des femmes
Consultez une sage-femme pour :
- Le suivi gynécologique de prévention (contraception, dépistages)
- Les consultations de contraception, y compris pose et retrait de DIU ou implant
- Le dépistage et la prévention des infections sexuellement transmissibles
- La réalisation de frottis cervico-utérins
- L’IVG médicamenteuse (dans le cadre légal)
Ces consultations peuvent être réalisées en dehors de toute grossesse et concernent les femmes en bonne santé.
Pendant la grossesse
La sage-femme est l’interlocutrice privilégiée pour :
- La déclaration de grossesse
- Les consultations prénatales mensuelles
- La préparation à la naissance et à la parentalité
- Les échographies de surveillance (si formation spécifique)
- Le suivi à domicile des grossesses à risque modéré
L’infirmière intervient généralement en complément, sur prescription, pour :
- L’administration de traitements spécifiques
- La surveillance de paramètres particuliers (glycémie, tension)
- Certains soins techniques en cas de pathologie associée
Après l’accouchement
Le suivi post-natal relève principalement de la sage-femme pour :
- La visite post-natale (jusqu’à 8 semaines après l’accouchement)
- La rééducation périnéale
- L’accompagnement de l’allaitement
- Le suivi du nouveau-né pendant les premiers jours
- Le soutien psychologique post-partum
L’infirmière (notamment la puéricultrice) peut intervenir pour :
- Des soins spécifiques post-césarienne
- Le suivi du nouveau-né présentant des particularités
- L’éducation des parents aux soins du nouveau-né
Situations d’urgence
- Pour une urgence vitale : appelez le 15 (SAMU)
- Pour une urgence obstétricale : contactez directement votre maternité
- Pour un problème lié à la grossesse : consultez votre sage-femme ou gynécologue
- Pour un problème de santé générale : consultez votre médecin traitant ou une infirmière pour les premiers soins
Situation | Professionnel à consulter | Remarques |
Suivi de grossesse normale | Sage-femme | Peut réaliser toutes les consultations |
Pansement complexe | Infirmière | Sur prescription médicale |
Contraception | Sage-femme ou médecin | La sage-femme peut prescrire |
Soins post-opératoires | Infirmière | À domicile ou en cabinet |
Allaitement | Sage-femme ou consultante | Expertise spécifique de la sage-femme |
Soins à la personne âgée | Infirmière | Souvent avec auxiliaire de vie |
Rééducation du périnée | Sage-femme ou kiné | Spécialisation de la sage-femme |
Pour optimiser votre prise en charge, n’hésitez pas à :
- Préparer vos ordonnances et documents médicaux avant la consultation
- Informer chaque professionnel des autres intervenants de votre parcours de soins
- Partager les informations importantes relatives à votre santé
- Poser des questions sur les limites de compétences si vous avez un doute
7. Évolution des métiers et des collaborations
Des professions en constante transformation
Les métiers d’infirmière et de sage-femme connaissent actuellement des évolutions majeures qui redéfinissent leurs rôles et leurs collaborations.
Tendances actuelles
Développement des pratiques avancées
Le statut d’Infirmier(ère) en Pratique Avancée (IPA), créé en 2018, permet aux infirmiers d’acquérir des compétences élargies dans des domaines spécifiques (maladies chroniques, oncologie, santé mentale). Ce nouveau niveau d’expertise rapproche certaines compétences infirmières de celles des médecins, notamment en termes de suivi et d’adaptation des traitements.
Élargissement des compétences des sages-femmes
Parallèlement, les compétences des sages-femmes n’ont cessé de s’étendre ces dernières années :
- Droit de pratiquer l’IVG médicamenteuse (2016)
- Élargissement des droits de prescription
- Vaccination étendue à l’entourage de la femme enceinte et du nouveau-né
- Possibilité de prescrire des arrêts de travail plus longs
Décloisonnement des professions
On observe une tendance générale au décloisonnement des métiers de la santé, avec :
- Des transferts de compétences entre professions
- Une valorisation des expertises spécifiques
- Une approche plus collaborative des parcours de soins
- Le développement de protocoles interprofessionnels
Impacts des réformes de santé
La stratégie « Ma Santé 2022 » et la récente loi RIST ont accéléré ces évolutions :
- Promotion de l’exercice coordonné entre professionnels
- Développement des soins ambulatoires et du maintien à domicile
- Valorisation de la prévention et de l’éducation thérapeutique
- Reconnaissance de nouvelles compétences pour répondre aux déserts médicaux
Dans ce contexte, le rôle des infirmières et des sages-femmes s’est considérablement renforcé, notamment dans les territoires sous-dotés en médecins.
Innovations dans la collaboration
De nouvelles formes d’organisation émergent pour faciliter la collaboration :
Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP)
Ces structures regroupent différents professionnels, dont des infirmières et parfois des sages-femmes, autour de projets de santé communs. Elles favorisent la coordination des parcours et le partage d’informations.
Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS)
À l’échelle d’un territoire, les CPTS organisent la coopération entre professionnels libéraux, dont les infirmières et sages-femmes, pour améliorer l’accès aux soins et la continuité des parcours.
Outils numériques collaboratifs
Le développement d’outils comme le Dossier Médical Partagé (DMP), les messageries sécurisées de santé ou les plateformes de coordination comme libheros facilite la communication et le partage d’informations entre professionnels.
Défis pour l’avenir
Ces évolutions soulèvent plusieurs défis :
Démographie professionnelle
La France compte environ 700 000 infirmiers mais fait face à des problèmes d’attractivité, particulièrement à l’hôpital. Pour les sages-femmes (environ 23 000), la principale difficulté réside dans la répartition territoriale, avec des zones très sous-dotées.
Accès aux soins dans les déserts médicaux
Dans les territoires sous-dotés en médecins, infirmières et sages-femmes jouent un rôle crucial pour maintenir l’accès aux soins. Le développement de la télémédecine et des protocoles de coopération cherche à renforcer cette présence.
Formation interprofessionnelle
Les cursus de formation évoluent progressivement vers davantage de modules communs entre professions de santé, favorisant ainsi la connaissance mutuelle et la collaboration future.
Perspectives internationales
La France s’inspire de modèles étrangers où la collaboration entre ces professions est plus avancée :
- Au Canada et au Royaume-Uni, les « nurse practitioners » (équivalents des IPA) ont des compétences très étendues
- Dans les pays scandinaves, les sages-femmes jouissent d’une grande autonomie et interviennent largement dans la santé des femmes
- Les modèles de « birth centers » américains, gérés par des sages-femmes avec support infirmier, inspirent de nouvelles approches de la naissance
Ces évolutions dessinent progressivement un système de santé où infirmières et sages-femmes occupent une place centrale, en complémentarité avec les médecins, pour répondre aux défis d’accès aux soins et de qualité de prise en charge.
8. Trouver votre infirmière ou sage-femme avec libheros
Une solution pour simplifier l’accès aux soins à domicile
Face à la complexité du système de santé, libheros propose une solution innovante pour faciliter la mise en relation entre patients et professionnels de santé à domicile, notamment les infirmières et les sages-femmes.
Présentation de la plateforme libheros
Libheros est une plateforme digitale qui permet aux patients et à leurs aidants de trouver rapidement un professionnel de santé qualifié pour des soins à domicile. Fondée par une infirmière, Florence Herry, la plateforme répond à un besoin concret : simplifier l’organisation des soins hors de l’hôpital.
La particularité de libheros réside dans sa capacité à distinguer clairement les différentes professions et leurs compétences spécifiques, permettant ainsi aux patients de s’orienter vers le bon professionnel selon leurs besoins.
Un processus de recherche simplifié
Trouver une infirmière ou une sage-femme à domicile avec libheros se fait en quelques étapes simples :
- Identification du besoin : L’utilisateur précise le type de professionnel recherché (infirmière ou sage-femme) et le soin nécessaire
- Géolocalisation : La plateforme identifie les professionnels disponibles à proximité du domicile
- Transmission de la demande : La demande est envoyée aux professionnels correspondant aux critères
- Mise en relation : Le professionnel acceptant la prise en charge contacte directement le patient pour organiser les soins
Ce système permet une réactivité optimale, avec un délai moyen de réponse de 30 minutes selon les données de la plateforme.
Des professionnels qualifiés et vérifiés
Tous les professionnels référencés sur libheros sont :
- Diplômés d’État et inscrits à leur ordre professionnel
- Vérifiés via leur numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé)
- Évalués par les patients après leurs interventions
Cette rigueur dans la sélection garantit la qualité et la sécurité des soins proposés, qu’il s’agisse d’infirmières ou de sages-femmes.
Options de prise en charge adaptées
Libheros s’adapte aux différents besoins de soins à domicile :
Pour les soins infirmiers :
- Soins post-opératoires
- Prélèvements sanguins
- Injections et perfusions
- Soins d’hygiène
- Surveillance de traitements chroniques
Pour les soins par sage-femme :
- Suivi de grossesse à domicile
- Monitoring
- Suivi post-natal
- Rééducation périnéale
- Conseils allaitement
La plateforme facilite également la coordination entre différents professionnels intervenant auprès d’un même patient, assurant ainsi la continuité des soins.
Une coordination facilitée
Libheros contribue à améliorer la coordination des parcours de soins grâce à :
- La centralisation des demandes et des informations
- Le suivi du parcours de soins
- La possibilité d’impliquer l’aidant dans l’organisation
- La communication sécurisée entre les acteurs
Cette approche coordonnée est particulièrement précieuse dans les situations complexes nécessitant l’intervention de plusieurs professionnels, comme un suivi post-opératoire après une césarienne (infirmière pour les soins de cicatrice, sage-femme pour le suivi post-natal).
Selon les statistiques de libheros, la plateforme compte plus de 20 000 professionnels de santé dans son réseau, dont une grande proportion d’infirmières et de sages-femmes, couvrant l’ensemble du territoire français y compris les zones rurales.
Avec un taux de satisfaction patient de 9,5/10, libheros s’impose comme une solution efficace pour naviguer dans la complexité du système de santé et trouver le professionnel adapté à ses besoins spécifiques, qu’il s’agisse d’une infirmière ou d’une sage-femme.
Conclusion
Infirmières et sages-femmes occupent des places complémentaires et essentielles dans notre système de santé. Si leurs formations et statuts diffèrent significativement – trois ans d’études et statut paramédical pour l’infirmière, cinq ans d’études et statut médical pour la sage-femme – leurs rôles se rejoignent dans une même vocation : prendre soin des patients avec humanité et compétence.
La sage-femme, experte de la physiologie de la femme et du nouveau-né, dispose d’une autonomie large dans son domaine spécifique. L’infirmière, généraliste du soin, peut intervenir auprès de tous les publics et dans de multiples contextes. Cette complémentarité, loin d’être une source de confusion, constitue une richesse pour les parcours de soins.
Pour le patient, savoir s’orienter vers le bon professionnel selon ses besoins permet d’optimiser sa prise en charge. Des solutions comme libheros facilitent cette démarche en proposant un accès simplifié aux soins à domicile, qu’ils soient dispensés par des infirmières ou des sages-femmes.
À l’heure où notre système de santé évolue vers davantage de coordination et de prévention, la collaboration entre ces professions s’avère plus que jamais indispensable. Ensemble, infirmières et sages-femmes contribuent à construire une approche des soins plus humaine, plus accessible et mieux adaptée aux besoins de la population.
Références
- Code de la santé publique : articles L.4311-1 à L.4311-29 (infirmiers) et L.4151-1 à L.4151-10 (sages-femmes)
- Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) : « Portrait des professionnels de santé » (2023)
- Ordre National des Infirmiers : « Référentiel de compétences infirmières » (2022)
- Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes : « Référentiel métier et compétences des sages-femmes » (2021)
- Haute Autorité de Santé : « Recommandations pour le suivi de la grossesse » (2023)
- Ministère de la Santé : Stratégie « Ma Santé 2022 » et loi RIST (2021)
- Libheros : Données et statistiques sur les soins à domicile (2025)
Disclaimer : Cet article a une visée informative et ne remplace pas l’avis d’un professionnel de santé. Pour toute question spécifique concernant votre situation personnelle, consultez votre médecin traitant, une infirmière ou une sage-femme selon vos besoins.
FAQ
Ce n’est pas une question de qualification supérieure mais de domaines de compétences différents. La sage-femme a une formation plus longue (5 ans contre 3 ans) et un statut médical qui lui confère une plus grande autonomie, mais uniquement dans son domaine spécifique : la santé des femmes et des nouveau-nés. L’infirmière a un champ d’intervention plus large en termes de publics et de pathologies.
Non, le suivi médical d’une grossesse relève des compétences d’une sage-femme ou d’un médecin. L’infirmière peut intervenir pour des soins spécifiques prescrits pendant la grossesse (injections, surveillance de paramètres), mais ne peut pas assurer le suivi obstétrical global.
Les soins post-opératoires (pansement, ablation de fils) après une césarienne sont généralement réalisés par une infirmière. Cependant, la sage-femme assure le suivi global post-natal, vérifiant l’involution utérine, l’allaitement et l’état psychologique de la mère. Une collaboration entre les deux professionnelles est souvent la solution optimale.
Absolument. Depuis 2009, les sages-femmes peuvent assurer le suivi gynécologique de prévention des femmes en bonne santé tout au long de leur vie : contraception, dépistages, prévention des IST, etc. Elles peuvent également prescrire et réaliser une IVG médicamenteuse depuis 2016.
Non, la pratique de l’accouchement est réservée aux sages-femmes et aux médecins. Une infirmière peut assister une sage-femme ou un médecin lors d’un accouchement, mais ne peut pas le pratiquer seule, même en situation d’urgence (sauf cas de force majeure absolue).
La puéricultrice est une infirmière spécialisée (1 an d’études supplémentaire) dans les soins aux enfants de 0 à 15 ans. La sage-femme est une professionnelle médicale formée pendant 5 ans pour suivre la santé des femmes et pratiquer les accouchements. La puéricultrice prend en charge l’enfant dans ses dimensions sanitaires et sociales, tandis que la sage-femme suit le nouveau-né uniquement pendant ses premiers jours.
En maternité, la sage-femme gère l’aspect obstétrical (accouchement, suivi post-natal) tandis que l’infirmière ou la puéricultrice s’occupe davantage des soins techniques et de la surveillance. La sage-femme dirige généralement l’équipe de salle d’accouchement, tandis qu’en suites de couches, les deux professionnelles collaborent étroitement pour assurer le bien-être de la mère et de l’enfant.