Selon les chiffres officiels du ministère des Solidarités et de la Santé, la sclérose en plaques touche plus de 110 000 personnes en France, soit 1 personne sur 1000. Quelles sont les causes de cette maladie ? Peut-on en guérir ? Quels sont les traitements ? Voici quelques éléments de réponse.
Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques ou SEP fait partie des maladies inflammatoires que l’on appelle auto-immune. Le corps humain possède un système immunitaire censé protéger chaque individu. Dans le cas d’une maladie auto-immune, il fait tout l’inverse en agressant ses propres constituants.
La sclérose en plaques attaque le système nerveux central, en particulier le cerveau, les nerfs et la moelle épinière.
Les neurones sont tous constitués d’un corps cellulaire (la «tête du neurone») et d’axones (les «branches du neurone»), qui transmettent ensemble les informations à l’organisme. Pour accélérer la transmission de cette information et pour assurer la protection du neurone, chaque axone est entouré d’une gaine : la myéline. L’inflammation provoquée par la SEP entraîne une dégradation de cette membrane protectrice.
Quels sont les symptômes de la SEP ?
Les symptômes surviennent en moyenne à 30 ans et varient en fonction de l’endroit où la myéline est atteinte.
Cela peut provoquer un engourdissement d’un membre, des troubles de la vision, des sensations de décharge électrique dans un membre ou dans le dos, des troubles des mouvements, des vertiges plus ou moins sévères, la sensation d’eau qui coule sur la peau, etc.
La SEP s’aggrave lentement dans la plupart des cas et cette aggravation dépend entre autres de la fréquence et de la puissance des poussées (crises).
Quelles sont les causes de la sclérose en plaques ?
Les causes de la sclérose en plaques ne sont pas tout à fait claires. Selon une étude publiée en mars 2015, dans le Lancet Neurology il y aurait tout de même des facteurs environnementaux :
- le manque d’ensoleillement, qui a un effet sur le niveau de la vitamine D
- une infection dans l’enfance (Epstein-Barr virus, herpès, rubéole, rougeole…)
- le tabagisme actif ou passif au cours de l’enfance
- une alimentation riche en graisses animales, en aliments industriels et en sel
Les facteurs génétiques existent également, mais à une petite échelle, car seuls 5 à 10 % des malades sont porteurs d’antécédents familiaux.
Comment détecter la sclérose en plaques ?
Cette maladie n’est pas simple à détecter. Les deux éléments à prendre en compte sont la fréquence des poussées (dissémination temporelle) et le nombre de zones du système nerveux atteintes (dissémination spatiale) observés lors des examens cliniques et para-cliniques.
Les neurologues prescrivent au patient :
- un IRM mettant en évidence les lésions provoquées par la maladie et permettant également d’éliminer tout diagnostic différentiel (ex : AVC, méningite),
- une ponction lombaire qui est un prélèvement dans la moelle permettant d’analyser le liquide céphalo-rachidien et de rechercher d’éventuels signes d’inflammation,
- des potentiels évoqués consistant à soumettre un patient à une stimulation. Elle peut être visuelle (images), auditive (bruits) ou sensitive (toucher). Elle permet de mesurer le temps nécessaire pour que cette stimulation arrive au cerveau.
Tous ces éléments permettent de faire un diagnostic complet et de déterminer si le patient est atteint ou non de la SEP.
Homme / femme : qui est le plus touché par la SEP ?
Les maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques sont plus fréquentes chez la femme puisqu’elle touche 1 homme pour 3 femmes environ.
Il y aurait probablement une relation entre la SEP et les hormones sexuelles. En effet, différentes études sur les œstrogènes, la progestérone et la testostérone ont montré que ces hormones sexuelles avaient une action capitale sur le système nerveux central.
Elle n’empêche cependant pas la procréation et lors de la grossesse, le risque d’avoir des poussées diminue significativement dans ce dernier cas.
Le retour de couche peut, à l’inverse, provoquer une réapparition brutale de celles-ci.
Peut-on guérir de la sclérose en plaques ?
À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement permettant de guérir de la SEP.
Depuis 10 ans, la recherche avance avec l’apparition de médicaments permettant d’offrir une meilleure qualité de vie aux patients.
Il existe désormais plus d’une quinzaine de traitements anti-inflammatoires combattant l’inflammation du système nerveux afin de réduire la fréquence des poussées de la première phase de la maladie, moins handicapante.
Après un certain nombre d’années d’évolution de la maladie, la plupart des patients entrent dans une deuxième phase autrement appelée secondairement progressive qui est plus difficile à vivre au quotidien. Les poussées laissent alors la place à un handicap persistant. Pour cette phase, les traitements sont encore insuffisants.
Quels sont les traitements de SEP ?
Les traitements de fond de la sclérose en plaques
Il existe différentes sortes de traitements de fond de la SEP :
- les immunomodulateurs qui diminuent l’inflammation, mais qui n’empêchent pas l’activité du système immunitaire. Ils réduisent d’environ 30% la fréquence des poussées. Ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires entraînant un arrêt de traitement.
- les immunosuppresseurs plus actifs sur le processus inflammatoire agissant directement sur les cellules du système immunitaire impliquées dans les réactions inflammatoires de la SEP
Les traitements de fond sont pour la plupart administrés sous forme injectable :
- injection sous-cutanée, tous les jours ou plusieurs fois par semaine
- injection intramusculaire, une fois par semaine
- perfusion intraveineuse, avec des rythmes d’administration très variables, et le plus souvent réalisée en milieu hospitalier.
La durée du traitement de fond dépend du patient, elle est définie par le neurologue, au cas par cas.
Ses traitements réduisent l’activité du système immunitaire, et permettent ainsi le ralentissement de la destruction de la myéline.
Cependant, les immunodépresseurs ou immunosuppresseurs ne sont pas les seuls traitements de fond. Il existe également des biothérapies (appelées également biomédicaments ou médicaments biologiques). Ce type de traitement se différencie des médicaments chimiques (à base de molécules produites par synthèse chimique), il regroupe :
- les traitements basés sur l’utilisation de cellules ou de tissus vivants,
- les médicaments fabriqués à partir de bactéries ou de cellules et reproduisant des molécules naturellement fabriquées par le corps humain comme les anticorps.
Ces biomédicaments sont utiles dans de nombreux domaines (endocrinologie, rhumatologie, cancérologie, dermatologie, gynécologie, pneumologie, ophtalmologie, infectiologie, gastro-entérologie et neurologie).
Les traitements de la SEP en cas de crise
En cas de grosses crises, on prescrit le plus souvent des corticoïdes en perfusion (bolus) pour réduire la durée d’une poussée et favoriser la récupération. Il peut y avoir de nombreux effets secondaires (insomnie, augmentation de la pression artérielle, fluctuation de l’humeur, rétention d’eau…).
Quel que soit le type de traitement administré pour faire reculer la maladie, il n’est pas à prendre à la légère.
En effet, il nécessite souvent l’aide et la surveillance d’un professionnel de santé pour le suivre à la lettre. Avoir recours à un infirmier libéral est souvent la solution idéale puisqu’il se déplace à domicile pour tous les soins et reste toujours à l’écoute des besoins du patient.
Sclérose en plaques : Comment peuvent aider les infirmiers libéraux ?
Les infirmiers ont un rôle primordial dans l’accompagnement des patients atteints de sclérose en plaques. Ils sont un soutien à plusieurs niveaux :
- psychologique : iIls aident à vivre avec la maladie qui entraîne souvent des changements psychologiques (modifications de l’humeur, anxiété, dépression …). Il est important de les prendre en charge afin d’améliorer la qualité de vie du patient,.
- logisitique: i Ils conseillent le patient pour l’aménagement des nouvelles habitudes de vie,.
- physique : iIls accompagnent le patient dans les gestes de la vie quotidienne (maintenir une bonne hygiène, s’alimenter, se déplacer).
On les sollicite également pour venir en aide aux patients concernant le choix des organismes d’aides et associations (ARSEP, aide sociale, aide financière, service juridique, antenne d’infos médicale, établissement spécialisé) mais également pour la mise en relation avec différents professionnels de santé (kinésithérapeute, psychomotricien, psychologue…).
Enfin, leur surveillance régulière permet de suivre l’évolution de la maladie (signes inflammatoires cliniques et biologiques) et des probables effets secondaires des différents traitements…
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