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Tout savoir sur la perfusion

La perfusion est une méthode de soins utilisée dans le secteur hospitalier ou à domicile, elle peut sauver des vies. Découvrez en quoi consiste cette technique et quand l’administrer.

Qu’est-ce qu’une perfusion ?

Une perfusion est un soin mis en place lorsqu’il est impossible pour un patient d’être soigné par voie orale (traitement per os). C’est une injection longue et progressive d’un liquide dans le corps se faisant par voie parentérale (différente de la voie entérale qui est la voie digestive). Le plus courant, est de l’ administrer en intraveineuse via une perfusion, mais il existe plusieurs exceptions. 

On peut injecter différents types de produits : cela peut être un médicament (comme des anti-douleurs ou des antibiotiques, un traitement (pour la chimiothérapie par exemple), du sang ou une solution liquide à base d’électrolytes (sodium, potassium, chlore, bicarbonate ou encore des vitamines). 

Elle peut aider au maintien d’un équilibre nutritionnel lors de certaines pathologies dans leur phase critique ou aiguë (comme pour un AVC ou un accident vasculaire cérébral)

En fonction du produit à injecter et de la pathologie, il existe trois types de perfusions : 

De plus, la perfusion peut être posée de deux manières différentes.

La perfusion intraveineuse sur cathéter

C’est la technique la plus commune, la voie de première intention, car elle est la plus simple à mettre en place Elle se fait via un cathéter qui est une sorte d’aiguille souple en plastique, introduite soit dans une veine périphérique superficielle, soit dans une veine profonde de plus gros calibre. Elle se fait le plus souvent au pli du coude ou sur le dos de la main.

Le cathéter permet d’avoir un emplacement constant et identique de la perfusion.

Il existe deux voies d’administration : 

Il est recommandé de changer systématiquement le cathéter toutes les 72h.

La perfusion sous-cutanée sur cathéter

Appelée également l’hypodermoclyse, on l’utilise lorsque les soins par voie orale, que la sonde naso-gastrique et que les veines, ne sont plus utilisables. 

À la place de la veine, on insère alors une aiguille ou un cathéter sous la peau. Elle permet d’accéder facilement au patient et lui procure rapidement les soins dont il a besoin. C’est une pratique peu risquée en termes d’infections et elle ne nécessite pas une surveillance soutenue. On peut donc la réaliser de nuit. 

Points positifs : on peut conserver le même point de ponction sous-cutanée pendant 5 à 7 jours et la déconnecter aisément pour un meilleur confort du patient. 

Au niveau des zones à piquer, elle peut se faire sur :

Cela dépend du traitement et des pathologies du patient piqué. 

Les étapes pour faire une perfusion

Chaque étape a son importance lorsque l’on administre une perfusion à un patient. Il ne faut en négliger aucune.

Le choix du lieu s’il ne s’agit pas d’un hôpital

Alors que certaines perfusions se font à l’hôpital, d’autres peuvent se faire directement chez soi via les services d’HAD ou d’infirmiers libéraux à domicile . Dans ce cas, l’endroit dans lequel va être effectué la perfusion doit être aseptisé et au calme.

L’infirmier doit avoir à disposition, en amont, un certain nombre d’éléments avant de perfuser le patient. Voici sa liste du matériel à avoir à disposition : 

Une fois tout le matériel réuni, il peut choisir l’endroit où il souhaite piquer le patient.

Le choix d’insertion

Que la perfusion soit intraveineuse ou sous-cutanée, l’infirmier doit réfléchir à l’endroit stratégique par voie parentérale où il souhaite poser la perfusion. Il faut trouver une zone qui ne fasse pas souffrir le patient et qui soit assez facile d’accès. Le plus simple étant au niveau du bras, de l’abdomen ou des cuisses. 

La pose de la perfusion

Après un contrôle de : 

L’infirmier vérifiera que la prescription est la bonne pour le bon patient à la bonne dose, par la bonne voie, selon les bonnes modalités et administré au bon moment.

La pose se fait enfin et en différentes étapes : 

  1. se désinfecter les mains par friction avec un produit hydro-alcoolique
  2. nettoyer et désinfecter la peau avant d’insérer le cathéter 
  3. mettre des gants de soins non stériles à usage unique 
  4. pincer la peau pour réaliser un pli cutané
  5. introduire le cathéter selon un angle de 30 à 45°, en maintenant le tissu sous-cutané 
  6. vérifier que l’aiguille ou le cathéter puisse bouger de droite à gauche
  7. brancher la ligne de perfusion préalablement purgée 
  8. fixer le cathéter
  9. mettre un pansement transparent semi-perméable stérile 
  10. faire une boucle de sécurité  
  11. déclamper la perfusion pour ajuster le débit
  12. éliminer le matériel souillé de sang dans un sac à déchets à risque infectieux 
  13. enlever les gants
  14.  se désinfecter les mains par friction 
  15.  remplir le dossier du patient avec une description du soin, de la date, de l’heure, du type de cathéter et du site d’insertion et le signer

La surveillance

Après la pose, l’infirmier se doit de vérifier que tout est en règle et que le patient se sent bien. Il y a plusieurs éléments à contrôler : 

En dehors de ces précautions, il peut également y avoir d’autres types de complications à surveiller. 

Les complications éventuelles de la perfusion

Le principal risque de complication de la perfusion intraveineuse est l’infection. Elle peut être locale (à l’endroit du cathéter) ou systémique (c’est-à-dire dans l’ensemble de l’organisme) et potentiellement sévère. C’est assez rare, elle concerne 1% des poses de cathéter. 

Une veinite peut survenir lorsque l’endothélium (membrane interne de la paroi d’une veine) de la veine est irrité, elle devient alors dure et douloureuse. 

Une phlébite peut également se produire, car dans certains cas, le cathéter va servir de support aux composants du sang qui vont s’agglutiner et constituer un caillot.

Très rarement, la perfusion peut se compliquer avec une embolie gazeuse correspondant à l’introduction dans le sang d’une grande quantité d’air.

Un autre effet indésirable possible, mais rare, c’est l’effet Venturi. Celui-ci arrive lorsqu’il y a une mauvaise installation de la perfusion. Elle peut être la cause d’accidents graves par débranchement ou passage d’air.

FAQ sur les perfusions

On répond à toutes vos questions sur les perfusions.

Quelles sont les différences entre perfusion et transfusion

La transfusion est une sorte de perfusion. Elle permet d’injecter en intraveineux du sang ou un dérivé sanguin. Elle peut être de différentes sortes en fonction des besoins : 

À partir du moment où la perfusion est posée et que le pansement est installé, il ne devrait y avoir aucune douleur associée. L’infirmière doit s’assurer que le liquide coule correctement et en quantité suffisante dans la tubulure. 

Si après la pose, la perfusion est douloureuse, rouge ou gonflée, il est important de prévenir le personnel soignant. 

Comment préparer une perfusion

Avant de poser la perfusion, l’infirmier arrive avec un support à roulettes, une poche avec un flacon de perfusion dans lequel il y a le produit à administrer, le fameux cathéter (petit tuyau), un long tuyau pour amener le liquide dans la veine et un pansement pour que le cathéter reste en place. Une fois la perfusion préparée, l’infirmier cherche l’endroit où il va poser la perfusion, puis accomplit la tâche après avoir nettoyé la zone.

C’est quoi sous perfusion ?

Être sous perfusion signifie que l’infirmier vous a administré la perfusion et que vous êtes en train de recevoir le traitement qu’il vous faut (hydratation, médicaments, antibiotiques, chimiothérapie, sang…).

Quels sont les risques associés à une perfusion ?

Le premier risque est la formation d’un hématome et l’extravasation du produit injecté, c’est-à-dire que le liquide va fuiter accidentellement vers les espaces péri-vasculaires ou sous-cutanés plutôt que dans la veine. 

Les autres risques sont d’origine inflammatoire comme : 

• une lymphangite : inflammation des vaisseaux lymphatiques 

• une septicémie ou sepsis (infection grave et inflammation généralisée de l’organisme) qui débute au point de fonction de l’aiguille ou au niveau du cathéter 

Il peut également y avoir une obstruction : 

 • d’une veine par un caillot de sang d’un vaisseau sanguin (phlébite du membre supérieur) 

• du cathéter 

Pourquoi fait-on des perfusions de fer ?

Une personne est anémiée lorsqu’elle manque de fer. Cela provoque généralement une fatigue généralisée, une perte de cheveux, des essoufflements, des étourdissements… 

Pour le traiter, il est possible de prendre un traitement oral ou, si cela ne suffit pas, de faire une perfusion. Le patient sera pris en charge par une infirmière qui lui posera un cathéter et lui administrera le traitement. La durée minimale de perfusion est de 30 minutes. Par la suite, le patient restera sous surveillance en salle de perfusion, allongé, au minimum 30 minutes.

Quelle perfusion pour stopper les contractions durant la grossesse ?

C’est une question qui revient souvent. Lors de contractions en début ou milieu de grossesse pouvant provoquer une menace d’accouchement prématurée, on administre souvent un traitement spécial à base de tocolytique. 

Il peut être à prendre sous perfusion ou en injection et aura pour but de bloquer temporairement les contractions.

Pourquoi perfuse-t-on les femmes durant leur accouchement ?

Les femmes ayant choisi d’avoir une péridurale doivent se faire perfuser. On leur injecte du sérum glucosé pour donner des forces à la maman et du sérum salé pour atténuer les baisses de tension liées, parfois, aux anti-douleurs contenus dans la péridurale.

Les sages-femmes peuvent également faire passer des ocytociques qui permettent de faire progresser la dilatation du col et ainsi de réguler le rythme des contractions et d’accélérer le travail. 

Besoin d’une perfusion à domicile ? Libheros se tient à votre disposition pour vous trouver l’infirmier libéral à proximité de chez vous. 

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