En France, l’âge moyen des personnes porteuses d’escarre est de 74 ans. C’est une lésion cutanée à prendre au sérieux étant donné son évolution très rapide si elle n’est pas diagnostiquée rapidement par une équipe soignante ou un proche. Dans cet article, nous verrons ce qu’est précisément une escarre, comment la prévenir et les solutions médicales existantes afin de la guérir.
Qu’est-ce qu’une escarre ?
L’escarre est une plaie survenant à la suite d’une position assise ou allongée trop prolongée. L’escarre est causée par une pression constante, un cisaillement et/ou un frottement chronique de la peau [1]. La pression appliquée sur les tissus cutanés provoque leur manque d’irrigation sanguine, c’est ainsi que les tissus s’abîment et peuvent se nécroser (mort prématurée des tissus). L’escarre touche majoritairement les personnes handicapées en fauteuil roulant, les personnes alitées notamment les personnes âgées.
La plaie qui s’en suit peut être très grave car si elle évolue, l’escarre peut rapidement gagner en profondeur jusqu’à atteindre l’os !
L’évolution d’une escarre
Il existe 4 différents stades d’évolution de l’escarre :
Le stade 1 : Des rougeurs apparaissent sur la peau, en général sur une zone d’appui constante (talon, fesse ou autre), si l’on effectue une pression sur cette zone, la peau ne blanchit pas. La destruction des tissus sous-cutanés peut exister à ce stade, notamment les muscles car ils sont plus sensibles au manque d’oxygène (hypoxie) que la peau.
Le stade 2 : si l’escarre n’a pas été diagnostiqué assez tôt, l’escarre apparaît sous forme d’une plaie superficielle sur la peau prenant l’apparence d’une abrasion ou d’une simple « bulle », comme une ampoule au pied lors que l’on a marché longtemps avec des frottements de chaussures.
Le stade 3 : La plaie évolue, elle est désormais plus profonde et touche l’épiderme, le derme et les tissus sous-cutanés mais pas encore les muscles sous-jacents. Des soins de pansement doivent être effectués.
Le stade 4 : La plaie est à son apogée et va désormais jusqu’au muscle et même l’os, ces derniers sont visibles et une mauvaise odeur est également présente. Un protocole de pansement est alors mis en place avec détersion et protection des tissus.
Les complications possibles
Les principales complications que peut subir le patient peuvent être :
- La surinfection de la plaie et des tissus sous-jacents (ostéite : inflammation du tissu osseux).
- La douleur
- L’absence de cicatrisation malgré un bon traitement
Comment diagnostiquer une escarre ?
Le diagnostic se fait en premier lieu par l’observation de la peau, et en particulier les zones avec des proéminences osseuses (épaules, coccyx, coudes…). S’il y a présence d’une rougeur persistante sur la peau qui ne s’efface pas lorsque l’on appuie dessus, c’est alors le premier stade d’une escarre. Cependant ces vérifications sont compliquées à effectuer pour les personnes en fauteuil roulant où certaines zones sont difficiles d’accès comme le bas du dos ou les fesses par exemple. Il est également possible que ces zones soient devenues insensibles en cas de paraplégie, ce qui rend les diagnostics encore plus compliqués.
Les facteurs de risque d’apparition d’une escarre
Les facteurs de risques sont nombreux, mais c’est en les connaissant que l’on peut éviter la formation d’escarres :
- L’immobilisation d’un patient au lit ou sur un fauteuil roulant qui provoque une pression constante, un cisaillement ou un frottement chronique sur les zones de proéminence osseuse (coudes, chevilles, arrière du crâne, hanches, genoux, fesses…).
- L’absence de changement de position du patient s’il est sur un fauteuil roulant ou sur un lit.
- La dénutrition ou un état cachectique (maigreur alarmante, augmentant le contact direct avec les os et donc la pression appliquée sur la peau).
- L’excès d’humidité sur certaines zones, à cause d’incontinence ou de sueur par exemple.
- L’absence de matériel médical adapté, aidant à réduire les risques d’escarre : lit, fauteuils, coussins. Le but étant de réduire les frottements et le cisaillement de la peau.
Une solution pour les personnes souvent alitées : le matelas anti-escarres
Un matelas anti-escarre permet à une personne alitée de rester couchée tout en permettant une meilleure répartition de la masse du patient sur le matelas, multipliant ainsi les points de pression. En effet, l’objectif est d’éviter les pressions trop importantes et prolongées afin d’empêcher tout risque d’escarre. Il existe deux types de matelas anti-escarre, le statique et le dynamique.
Le matelas anti-escarres statique
Le matelas anti-escarres statique se déforme afin de s’adapter à la morphologie, aux mouvements et au poids de la personne alitée. Les points de pression sont beaucoup mieux répartis. Cependant ce type de matelas est utilisé dans la prévention de l’escarre donc avant qu’elle survienne. Les prix de ce type de matelas varient entre 90€ et 500€ en fonction du besoin et de la morphologie du patient.
Le matelas anti-escarres dynamique
Le matelas anti-escarres dynamique est équipé d’une motorisation silencieuse intégrant de l’air de manière alternée ou continue. Ce matelas est donc dit dynamique car il s’adapte aux mouvements du patient, chaque partie du matelas se gonfle ou se dégonfle régulièrement afin de varier les zones de pression. L’avantage est que si la personne alitée n’est pas en capacité de bouger par elle-même, ce n’est pas un problème car avec ce matelas le changement de position se fait automatiquement toutes les dix minutes. Le matelas anti-escarres dynamique est le plus efficace pour la guérison d’escarres, mais c’est aussi le plus cher allant de 700€ jusqu’à 4 000€ pour les plus performants.
La prise en charge possible lors de l’achat
Lors de l’achat de votre matelas anti-escarre il est possible de bénéficier d’une prise en charge par la sécurité sociale seulement si le matelas rentre dans la liste des tarifs LPP (ou LPPR). Cependant, pour que le matelas soit remboursé, il doit obligatoirement faire l’objet d’une prescription médicale.
Choisir le bon matelas anti-escarres
Afin de choisir le bon type de matelas anti-escarre, il existe un moyen d’évaluer la condition physique d’une personne en prenant en compte l’échelle de Norton. Cette dernière permet d’analyser les facteurs de risque d’escarre en fonction de :
- Sa condition physique
- Son activité quotidienne
- Sa mobilité
- Son état mental
- Son incontinence
Chaque critère est évalué sur 4 points, le score total aidera à choisir la classe de son matelas allant de 0 à 3. En dessous d’un score total de 14, on utilisera un matelas de classe 0 tandis que le matelas de classe 1 sera utilisé pour les personnes ayant un risque allant de faible à moyen. Enfin, les matelas de classe 2 sera attribué aux personnes ayant un risque d’escarre moyen à élevé qui restent au lit plus de 15 heures par jour.
Un moyen simple d’obtenir un matelas anti-escarres
Si vous ou l’un de vos proches a besoin d’un matelas anti-escarres (ou tout autre équipement médicalisé à son domicile), sachez qu’il est possible d’en commander facilement sur libheros.fr grâce à notre partenariat avec ORKYN !
Sources :
[1] : https://www.chu-brugmann.be/fr/edu/decubitus/origin.asp
[2] : https://www.revmed.ch/RMS/2012/RMS-364/Personne-agee-et-escarres-prevention-et-traitement
[3] : http://www.infectiologie.com/UserFiles/File/medias/JNI/JNI12/2012-JNI-escarres.pdf