La BPCO, ou Bronchopneumopathie Chronique Obstructive, est une maladie respiratoire chronique, fréquente, mais encore méconnue. Elle touche plus de 3 à 3,5 millions de personnes en France[1], et plus de 2/3 d’entre elles ne sont pas diagnostiquées[1,2]. Pourtant, il y a urgence à agir : la BPCO est aujourd’hui la 4ᵉ cause de mortalité dans le monde[3].
Détectée tôt et bien prise en charge, son évolution peut être ralentie, les symptômes mieux contrôlés, et les complications graves évitées. Plus le diagnostic est posé tôt, meilleures sont les chances de préserver sa qualité de vie.
Objectif de cet article : vous aider à mieux comprendre la BPCO, repérer ses signes, connaître les examens utiles, et découvrir les solutions pour vivre plus sereinement avec.
Points clés à retenir sur la BPCO
- La BPCO est une maladie chronique respiratoire fréquente, souvent sous-diagnostiquée.
- Elle provoque toux, essoufflement, et fatigue.
- Le test de souffle (spirométrie) est essentiel pour la diagnostiquer.
- Un suivi médical régulier et une bonne hygiène de vie permettent de mieux la contrôler.
- Des solutions existent pour réaliser les soins à domicile (grâce à des plateformes comme libheros).
Qu’est-ce que la BPCO ?
La BPCO est une maladie respiratoire chronique qui provoque une obstruction permanente et progressive des bronches. L’air circule de moins en moins bien dans les poumons, ce qui rend la respiration difficile.

Quels sont les causes et symptômes de la BPCO[3,4] ?
Dans 80 % des cas, la BPCO est liée au tabagisme, actif ou passif. Il s’agit donc d’une maladie fortement évitable si elle est détectée à temps et si les facteurs de risque sont pris au sérieux. Pourtant, les premiers signes sont souvent banalisés ou confondus avec une « simple toux de fumeur ».
D’autres facteurs de risque incluent :
- L’exposition professionnelle à des poussières ou à des produits chimiques.
- La pollution de l’air.
- Des infections respiratoires à répétition dans l’enfance.
- Un déficit génétique rare (déficit en alpha-1-antitrypsine).
Les symptômes apparaissent progressivement. Il est important d’y être attentif, car ils sont souvent sous-estimés.
- Essoufflement (dyspnée), surtout à l’effort.
- Toux chronique.
- Expectorations (crachats).
- Sifflements respiratoires.
- Fatigue inhabituelle.
- Moins fréquemment : infections respiratoires à répétition.
Ne sous-estimez pas ces signes. Si vous avez plus de 40 ans, que vous fumez ou avez été exposé à des polluants, et que vous présentez ces symptômes, parlez-en à un professionnel de santé.
Qu’est-ce qu’une exacerbation de la BPCO[4] ?
Une exacerbation est une aggravation brutale des symptômes : plus de toux, de crachats, un essoufflement accru, parfois de la fièvre. Cela peut nécessiter une hospitalisation.
Signes qui doivent alerter :
- Toux soudaine et plus intense
- Crachats épais, colorés, ou sanglants
- Fièvre, douleurs thoraciques
- Essoufflement inhabituel même au repos
- Troubles de la conscience, agitation, somnolence
Comment diagnostiquer la BPCO ?
Si vous avez des symptômes comme une toux chronique, un essoufflement ou si vous fumez (ou avez fumé), parlez-en à votre médecin traitant ou à votre infirmier.
Le diagnostic de la BPCO repose sur trois étapes clés :
- Un entretien médical (antécédents, tabac, symptômes).
- Un examen clinique.
- Un test de spirométrie, indispensable pour confirmer le diagnostic
La spirométrie est un test de souffle simple et indolore qui mesure votre capacité respiratoire.
Ce test peut être réalisé par différents professionnels de santé :
- Par un Infirmier en Pratique Avancée (IPA), à domicile ou en cabinet, notamment dans certaines maisons de santé.
- Chez un pneumologue, en hôpital ou en cabinet.
- Chez votre médecin généraliste, s’il est équipé d’un spiromètre.
Vous pouvez facilement prendre rendez-vous pour une spirométrie à domicile ou en cabinet avec un Infirmier en Pratique Avancée spécialisé via libheros.fr.
Quels sont les traitements et solutions disponibles ?[3]
Il n’existe pas de traitement pour « guérir » la BPCO, mais plusieurs solutions permettent de ralentir sa progression et d’améliorer le quotidien de manière significative :
Les traitements médicamenteux
- Bronchodilatateurs inhalés : ils permettent d’élargir les voies respiratoires et de faciliter la respiration.
- À courte durée d’action : agissent rapidement (quelques secondes) pour une durée de 4 à 6 heures, souvent utilisés en cas de crise ou d’exacerbation.
- À longue durée d’action : agissent plus lentement mais plus longtemps, pris tous les jours pour stabiliser la maladie. Ils peuvent être associés à des corticoïdes inhalés.
- Corticoïdes inhalés : utilisés surtout en cas d’exacerbations répétées, pour réduire l’inflammation des bronches.
- Autres traitements : selon les situations, des corticoïdes en comprimés ou des antibiotiques peuvent être prescrits lors des poussées.
- Oxygénothérapie : proposée dans les formes sévères ou avancées pour améliorer l’oxygénation du sang.
Les solutions non médicamenteuses
- Arrêt du tabac : c’est la mesure la plus importante pour freiner l’évolution de la maladie. Un accompagnement médical peut aider à réussir le sevrage.
- Réhabilitation respiratoire : elle combine des exercices physiques adaptés, des techniques de kinésithérapie respiratoire et une éducation thérapeutique pour mieux gérer la maladie au quotidien.
- Vaccinations : recommandées contre la grippe, la COVID-19 et le pneumocoque, afin de réduire les risques d’infections respiratoires.
- Mesures d’hygiène de vie : éviter l’exposition à la pollution de l’air, adopter une alimentation équilibrée et maintenir une activité physique adaptée.
- Chirurgie : dans de rares cas sévères, certaines interventions peuvent être proposées pour soulager les symptômes.
Quel est le rôle des infirmiers dans le suivi ?
Lorsque l’on vit avec une maladie chronique comme la BPCO, un suivi rigoureux est essentiel pour éviter les complications et maintenir une bonne qualité de vie. À vos côtés, deux types d’infirmiers peuvent intervenir : les infirmiers libéraux (IDEL) et les infirmiers en pratique avancée (IPA). Leur rôle est complémentaire à celui de votre médecin et s’inscrit dans une coordination globale de vos soins.
Les infirmiers libéraux (IDEL) jouent un rôle clé dans le suivi à domicile. Ils assurent la surveillance régulière de votre état de santé (prise de tension, température, évaluation de l’état général), vous aident à bien utiliser vos traitements inhalés et peuvent réaliser des soins techniques sur prescription (injections, aérosols, surveillance de l’oxygène). Selon votre état de santé, deux types de suivi infirmier peuvent être proposés :
- Pour les patients dépendants, votre médecin peut prescrire un Bilan de Soins Infirmiers (BSI). Ce bilan permet de définir la fréquence des visites à domicile (quotidienne ou hebdomadaire) sur une période d’un an.
- En cas de sortie d’hospitalisation après une exacerbation de la BPCO, un suivi renforcé à domicile peut être organisé, en accord avec les recommandations médicales. Il prévoit jusqu’à 15 visites sur une durée maximale de 6 mois. Ce programme vise à éviter une nouvelle hospitalisation et peut être pris en charge par l’Assurance Maladie.
Les Infirmiers en Pratique Avancée (IPA), formés spécifiquement pour les pathologies chroniques comme la BPCO, vont plus loin. Ils travaillent en lien étroit avec votre médecin et peuvent assurer un suivi approfondi : réalisation de tests respiratoires comme la spirométrie, évaluation clinique, conseils personnalisés, ajustement de traitements et éducation thérapeutique. Leur accompagnement peut prendre deux formes :
- Un suivi régulier, lorsque votre médecin vous oriente vers un IPA pour un accompagnement au long cours, dans la limite de 4 visites par an.
- Des interventions ponctuelles, par exemple pour un bilan respiratoire complet (limité à une fois par an) ou un acte technique isolé (maximum 4 fois par an).
Grâce à cette organisation, l’IPA contribue à prévenir les complications, à mieux contrôler la maladie et à améliorer votre qualité de vie au quotidien.
Vivre avec une BPCO : c’est possible
Même si la BPCO est une maladie chronique, il est tout à fait possible de bien vivre avec lorsque le diagnostic est posé à temps et que le traitement est bien suivi. De nombreux patients reprennent une vie active, sociale et stable, à condition de s’impliquer dans leur suivi et d’être bien entourés.
Comment faire le point ?
Vous ressentez des essoufflements, une toux persistante ou des infections à répétition ?
- Parlez-en à votre médecin traitant ou à un professionnel de santé.
- Une spirométrie simple et rapide permet d’orienter le diagnostic.
- Avec libheros, vous pouvez même prendre rendez-vous pour une spirométrie à domicile ou en cabinet, réalisée par un IPA.
SOURCES :
[1] Haute Autorité de santé - BPCO – Causes fréquentes : tabagisme et expositions professionnelles. Consulté en Septembre 2025
[2] Santé Respiratoire France – La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l’emphysème. Consulté en Septembre 2025
[3] Organisation mondiale de la Santé – Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Consulté en septembre 2025
[4] Santé Publique France – BPCO et insuffisance respiratoire chronique. Consulté en septembre 2025