Le cancer représente la deuxième cause de décès dans le monde et ferait environ 10 millions de morts par an(1).
Il désigne un groupe de maladies caractérisées par la prolifération rapide et excessive de cellules anormales. Le cancer, appelé également tumeur maligne ou néoplasme, peut toucher n’importe quelle partie de l’organisme. Les cellules cancéreuses apparaissent d’abord localement au niveau d’un tissu ou d’un organe, puis se détachent de la tumeur pour migrer vers d’autres organes. Il s’agit des métastases, constitutives de la principale cause de décès par un cancer.
Longtemps incurables, les progrès de la médecine permettent aujourd’hui de soigner différentes formes de cancer. Pour les personnes ayant subi un traitement contre le cancer, le retour au travail peut cependant s’avérer compliqué. Cancer et travail, nous vous expliquons tout.
Quel retour au travail post cancer ?
Il faut savoir qu’une personne sur trois perd ou quitte son emploi dans les deux ans suivant un diagnostic de cancer(2) : la question du retour à l’emploi est donc essentielle.
Si l’un de vos collaborateurs atteint d’un cancer et ayant été en arrêt maladie souhaite reprendre le travail, plusieurs cas de figure existent. Avant tout, cette personne doit solliciter une visite de préreprise auprès de la médecine du travail avant le terme de son arrêt maladie. Cette visite de préreprise n’est pas obligatoire mais elle est fortement recommandée. Il est souhaitable d’en bénéficier le plus tôt possible et avant l’arrêt même des traitements. Cela permet de prévoir la suite et les aménagements éventuels à la reprise du travail. Le médecin du travail évalue l’état de santé de l’employé afin d’envisager la reprise du travail en fonction de l’ensemble des éléments médicaux apportés. Le médecin peut échanger avec les médecins traitants et oncologue de l’employé, ainsi qu’avec vous pour évoquer les contraintes liées à son poste.
Le médecin du travail transmet ses recommandations à l’employeur, sauf opposition de l’employé. Elles peuvent conduire à mettre en place un temps partiel thérapeutique. Concrètement, cela signifie que le collaborateur poursuivra son arrêt de travail à temps partiel afin de permettre un retour progressif en entreprise, le plus souvent à hauteur de 50 % du temps de travail. L’arrêt de travail à temps partiel est prescrit par le médecin traitant ou l’oncologue avec l’accord du médecin-conseil de l’Assurance Maladie et du médecin du travail. L’employeur verse la partie du salaire correspondant au temps travaillé et le salarié perçoit les indemnités journalières par l’Assurance Maladie pour la période arrêtée.
Une autre possibilité, plus rare, est la reconnaissance de l’employé en tant que travailleur handicapé (RQTH). Ce cas de figure survient quand le collaborateur rencontre des difficultés à reprendre son travail en raison de son état de santé. Cette reconnaissance passe par la préparation d’un dossier par le médecin traitant ou l’oncologue, le médecin du travail et l’employé lui-même. Ce dossier doit être adressé à la Maison Départementale des Personnes Handicapées aux fins de reconnaissance du statut de travailleur handicapé pour une durée déterminée.
Le statut de travailleur handicapé permet de bénéficier :
- D’un accompagnement par certains organismes spécialisés
- D’un aménagement de poste de travail si nécessaire
- En cas de changement de poste, d’aides pour cette évolution
- Des dispositifs légaux favorisant le recrutement des travailleurs handicapés
Enfin, le collaborateur peut être reconnu invalide du fait de son cancer, c’est-à-dire en incapacité permanente de travailler : l’invalidité réduit d’au moins 2/3 sa capacité de travail. L’invalidité est demandée par le collaborateur lui-même et doit être reconnue par le médecin traitant et le médecin-conseil à l’Assurance Maladie. Il peut dans certains cas bénéficier d’une pension d’invalidité afin de compenser l’incapacité de travail. Il bénéficie également d’une prise en charge des soins à 100% par la sécurité sociale.
5 conseils pour faciliter son retour au travail après un cancer
Rester en contact avec ses collègues
Ne pas s’isoler totalement et entretenir une relation avec ses collègues ou partenaires de travail est fondamental en vue d’une reprise ultérieure d’activité. Cela permet de garder un lien social et une bonne estime de soi. Votre employé reste intégré dans le groupe dont il faisait partie avant la maladie et limite ainsi les risques de se marginaliser.
Rester en contact pendant le cancer, permet aussi au collaborateur de :
- Profiter d’un soutien amical et psychologique pendant son traitement
- Rester connecté(e) avec le monde du travail
- Partager des moments conviviaux
- Eviter des questions redondantes à son retour dû à une rupture brutale avec son environnement de travail
- Bénéficier d’un soutien lors de la reprise du travail
- Se tenir informé des évolutions de son service et de l’entreprise afin d’éviter le stress de l’inconnu à son retour
Bien choisir les conditions de retour au travail
La décision de revenir ou non au sein de l’entreprise dépend de l’employé. Il peut décider de prendre le temps d’une convalescence en fonction de son état de santé physique ou mental. Mais certains seront pressés de retrouver une vie active, leur lieu de travail. Cela dépend aussi de la situation au travail avant la maladie : ambiance conviviale, épanouissement professionnel, etc. Ces éléments doivent être pris en compte pour faire en sorte que la reprise se déroule dans les meilleures conditions possibles.
Reprendre progressivement le travail
Reprendre le travail est synonyme que la vie continue. Le traitement de la maladie met l’existence du collaborateur entre parenthèses. Mais le moment venu, retrouver sa vie d’avant est primordial. Cependant, la reprise du travail à temps plein n’est pas forcément possible, ni même recommandée. Une reprise à temps partiel, par exemple dans le cadre de l’aménagement d’un temps partiel thérapeutique à 50%, constitue une transition idéale pour se remettre dans l’ambiance de travail, retrouver d’anciens et de nouveaux collègues ainsi que le rythme d’une vie professionnelle. Pour cela, préparer la reprise d’activité du collaborateur en amont, avant même l’arrêt du traitement, est recommandé. À travers des échanges constructifs avec son employé et la médecine du travail, le retour est anticipé. Ainsi, personne n’est pris au dépourvu et les risques d’un échec lié à un retour mal préparé sont limités.
Se faire accompagner lors de son retour
Pour maximiser les chances de réussite d’un bon retour au travail, le patient reprenant le travail ou retrouvant un emploi après un cancer, a tout intérêt à bien se préparer. Qu’il s’agisse d’un employé, d’un travailleur indépendant ou d’un demandeur d’emploi, il est recommandé :
- D’être accompagné par des proches ou des collègues pendant les premiers mois
- De retrouver une organisation cohérente : horaires de travail, activités personnelles, organisation familiale, rendez-vous médicaux, etc.
- D’anticiper une fatigue accrue et des troubles de la concentration liés à la maladie, aux traitements et au fait de retrouver le rythme du travail
- De planifier des rendez-vous avec son médecin traitant, et, pour les employés, avec la médecine du travail, afin de bénéficier d’un suivi de santé accru
- De bénéficier de consultations spécialisées dans le retour au travail après un cancer
- De se faire accompagner par un psychologue au besoin
Aménager le poste de travail du collaborateur
Les conditions de travail sont déterminantes pour une reprise d’activité sereine. Celles liées au poste de travail sont à prendre en compte pour s’assurer que le collaborateur est en capacité de s’y adapter :
- Conditions organisationnelles (travail de nuit, etc.)
- Conditions physiques (tenue debout prolongée, etc.)
- Conditions psychologiques (stress, etc.)
En fonction des conclusions de la médecine du travail, le poste de travail de l’employé pourra être aménagé (limitation du temps de station debout, matériel ergonomique, horaires aménagés, etc.)
En entreprise, sensibiliser au cancer grâce aux campagnes de prévention
Des campagnes de prévention ponctuelles à destination du grand public sont organisées au niveau national et mondial tout au long de l’année. À titre d’exemple, la campagne « Octobre Rose » a pour objectif de sensibiliser le plus grand nombre de personnes sur le cancer du sein, « Movember », les cancers de la prostate et des testicules, « Mars Bleu », contre les cancers colorectaux. Il y a aussi la journée mondiale contre le cancer qui a lieu le 4 février de chaque année qui appuie l’importance de la sensibilisation et de la prévention de cette maladie.
Les entreprises ont un vrai rôle à jouer dans ces enjeux de santé publique. En effet, les employeurs sont responsables de la santé et du bien-être de leur collaborateur sur le lieu de travail. La prévention sur les maladies chroniques comme le cancer permet à tous les employés de bénéficier de bonnes connaissances sur ces maladies, et donc mieux appréhender leur santé et celle de leur collègue. Ainsi, les entreprises peuvent mettre en place des campagnes de prévention sur le cancer afin de sensibiliser l’ensemble de leurs collaborateurs.
Cette politique préventive peut être déployée par le biais d’actions telles que :
- Une communication stratégique afin de sensibiliser ses collaborateurs
- Des partenariats avec des acteurs majeurs de la recherche (fondation, associations, centres de recherche, etc.)
- Une mobilisation de ses équipes autour de ventes charitables, de dons à des associations, d’initiatives sportives telles que les courses d’associations où les personnes doivent collecter un maximum de fonds destinés à la recherche pour pouvoir participer
En tant qu’entreprise, vous pouvez facilement mettre en place des campagnes de prévention sur le cancer. libheros vous accompagne tout au long de l’année pour organiser vos campagnes de prévention sur le cancer, notamment par le biais de conférences effectuées par des professionnels de santé. Elles peuvent être résalisées en présentiel ou en distanciel, mais aussi d’entretiens individuels, en fonction des besoins de vos collaborateurs.
Grâce à ces campagnes de prévention, vous permettez à vos collaborateurs d’être acteurs de santé tant au sein de votre entreprise que dans leur sphère privée.
Intéressé par cette démarche ? Vous pouvez nous contacter au 01.76.34.07.45 ou par mail à information@libheros.fr.
Le cancer est un sujet pour tous, agissons ensemble. .
Sources :
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Cancer, 21 septembre 2021, https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cancer.
- Ligue contre le cancer, https://www.ligue-cancer.net/vivre/article/27761_le-retour-lemploi-apres-un-cancer-un-combat.