Léa a 36 ans. Depuis dix ans, elle est assistante commerciale dans une entreprise de fabrication de cosmétiques. Elle travaille dans un bureau et passe ses journées devant son ordinateur. Depuis quelques semaines, elle ressent des douleurs au cou et aux épaules. Elle a décidé de consulter le médecin du travail. Ces douleurs sont liées à de mauvaises positions de travail. Comme près d’1 million de Français, Léa souffre de troubles musculo-squelettiques ou TMS (source : Santé Publique France). Première cause de maladies professionnelles en France, ces troubles désignent un ensemble de pathologies situées autour des articulations. Comment prévenir les troubles musculo-squelettiques en entreprise ? libheros vous explique tout.
Comprendre les troubles musculo-squelettiques
Définition des troubles musculo-squelettiques
Les troubles musculo-squelettiques se caractérisent par un ensemble d’affections touchant les parties du corps situées au niveau des articulations. Les membres touchés par les troubles musculo-squelettiques sont les membres supérieurs (épaules, coude, etc.), les membres inférieurs (genou, cheville, etc.) ou la colonne vertébrale.
Les liens entre le travail et les troubles musculo-squelettiques sont avérés. Le Code de la sécurité sociale classe certaines pathologies liées aux troubles musculo-squelettiques comme maladies professionnelles :
- affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail : tendinopathie aiguë, syndrome du canal carpien, etc. ;
- troubles provoqués par les vibrations et chocs dûs à certaines machines-outils ;
- lésions chroniques du ménisque à caractère dégénératif ;
- affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations de basses et moyennes fréquences ou par la manutention manuelle de charges lourdes (sciatique par hernie discale, etc.).
Symptômes des troubles musculo-squelettiques
Les personnes souffrant de troubles musculo-squelettiques liés au travail ressentent des douleurs et raideurs. Les symptômes apparaissent plus ou moins progressivement : lombalgies, canal carpien, raideur de la nuque…
Ces douleurs peuvent apparaître à l’occasion d’activités professionnelles et disparaître au repos. Parfois, les troubles persistent après le travail, ponctuellement ou en permanence, devenant alors des douleurs chroniques.
Facteurs de risques
Les conditions de travail peuvent entraîner des troubles musculo-squelettiques. Différents facteurs de risques peuvent se rencontrer séparément ou de manière combinée :
- Biomécaniques : posture entraînant un étirement ou une compression des structures, force entraînant une contraction, répétition et durée de certains mouvements.
- Environnementaux : pressions, contact du corps avec des éléments extérieurs, chocs, vibrations, qualité de l’éclairage ou froid.
- Organisationnels : conditions de travail (problèmes d’organisation et d’environnement de travail).
- Psychosociaux : ressenti du salarié (pression, insécurité, etc.)
Conséquences
Les troubles musculo-squelettiques peuvent altérer l’état de santé du salarié non seulement sur son lieu de travail mais aussi à son domicile.
L’employeur subit quant à lui les conséquences désastreuses liées aux TMS. Démotivation des salariés, arrêts maladie, absentéisme peuvent résulter de troubles musculo-squelettiques. L’entreprise doit faire face à des accidents du travail plus nombreux, une ambiance délétère, une baisse de la productivité.
Les salariés concernés sont contraints de poser des arrêts de travail pour troubles musculo-squelettiques. Enfin, le développement des TMS sont susceptibles de porter atteinte à l’image de l’entreprise à plus ou moins long terme.
Prévenir les risques de troubles musculo-squelettiques en entreprise
Actions de prévention des troubles musculo-squelettiques
La question à se poser est : comment faire pour diminuer les risques de survenue de trouble musculo-squelettique ? La prévention des troubles musculo-squelettiques est indispensable à la pérennité de toute entreprise.
Le Code du travail impose aux employeurs une obligation de mise en place d’actions de prévention, d’information et de formation aux risques professionnels (article L4121-1).
L’entreprise doit planifier les actions de prévention avec les représentants du personnel afin de prendre des mesures de protection collectives, puis individuelles.
Concernant les actions de formation, il est possible d’instaurer des ateliers de prévention des troubles musculo-squelettiques. Les salariés y apprennent par exemple les bonnes postures à adopter devant leur bureau, mais aussi au quotidien.
libheros aide à la mise en place de campagnes de prévention santé en entreprise, en mobilisant un professionnel de santé adapté pour sensibiliser les collaborateurs aux enjeux de santé publique.
Dans le cadre de la prévention des TMS, libheros mobilise un kinésithérapeute en entreprise pour effectuer des entretiens individuels pour évaluer les risques de survenue des troubles musculo-squelettiques pour chaque collaborateur volontaire.
Enfin, la pratique d’exercices et certaines activités sportives sont nécessaires pour obtenir un renforcement musculaire et prévenir les TMS. L’intervention d’un kinésithérapeute à domicile peut être recommandée par le médecin.
Tolérance zéro pour les employeurs en infraction
L’employeur doit prendre les mesures adéquates afin de limiter l’apparition des risques de TMS. La tenue et la mise à jour régulière du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) est obligatoire.
Tout chef d’entreprise peut voir sa responsabilité pénale engagée en cas de manquement aux obligations de prévention qui lui incombent. Il encourt des amendes mais aussi des peines d’emprisonnement. Ces sanctions peuvent s’appliquer même en l’absence de dommages, notamment pour mise en danger délibéré de la vie d’autrui (article 223-1 du Code pénal).
Employeurs, pour vous mettre en conformité avec la réglementation, contactez l’équipe libheros pour organiser vos campagnes de prévention santé en entreprise.
Mise en place de moyens adaptés
L’employeur doit mettre en place concrètement une organisation et des moyens adaptés. Il veillera à limiter la prise de risques pour ses salariés.
Pour les employés de bureau, cela implique la recherche de postes de travail ergonomiques. Par exemple, l’employeur pourra investir dans des fauteuils intelligents, prévus pour limiter les troubles musculo-squelettiques.
Pour les cas où l’activité comporte des risques inévitables, l’employeur doit les évaluer. Cela permet de détecter les risques de TMS à la source et d’adapter les conditions de travail en fonction.
Dans un contexte industriel, les machines doivent réduire au maximum la gêne des travailleurs, la fatigue et les contraintes physiques et psychiques de l’opérateur (source : Directive européenne « machine » 2006/42/CE).
Les troubles musculo-squelettiques représentent 88 % des maladies professionnelles prises en charge et la première cause de maladies professionnelles en France (source Santé Publique France). La réglementation de santé au travail fait peser sur les employeurs des obligations en termes de prévention santé en entreprise. Les sanctions peuvent enfin être très lourdes pour les employeurs pris en défaut.