En réponse à l’ampleur de la crise sanitaire, l’Etat a mis en place depuis le 17 mars à 12h des mesures de confinement dans toute la France. Les personnes dépendantes qui vivent seules à leur domicile, qu’elles soient âgées, en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques, sont particulièrement impactées par ces mesures et se retrouvent pour une grande partie d’entre elles éloignées de leurs proches aidants, qui sont pourtant un soutien indispensable. 

Dans ce contexte, les aidants s’adaptent pour prendre soins de leurs proches en cherchant le juste équilibre entre accompagnement et protection face au virus. 

Encore trop peu mis en avant, les aidants ont tout de même bien été pris en compte par l’Etat. L’attestation dérogatoire de déplacement permet en effet aux proches aidants de faire des « déplacements pour l’assistance de personnes vulnérables ». 

Quelle est la réaction des personnes dépendantes à domicile face à l’isolement et au confinement ? 

Les personnes dépendantes n’ont pas toutes la même réaction face à l’isolement et au confinement. Les réactions vont dépendre de la personnalité, de(s) pathologie(s), des réserves physiques et psychiques de la personne ainsi que du tissu social qu’elle aura créé autour d’elle. En fonction de ces différents facteurs, l’impact de l’isolement sera plus ou moins important.  

Les personnes atteintes de troubles sévères du comportement ne vont pas toujours comprendre la raison du confinement, qui peut vite s’avérer insupportable pour elles. Dans cette situation, ce sont les aidants, lorsqu’ils vivent au domicile du proche, qui doivent gérer les crises au quotidien. 

Pour les personnes âgées, entre les risques élevés liés au coronavirus et l’éloignement des proches, la peine est double. Beaucoup d’entre elles souffrent de dépression liée à l’isolement, qu’elles soient en établissement ou vivant seules à leur domicile. Ainsi, le confinement peut être une source de souffrance et de tristesse pour ces personnes dont la seule joie de vivre est celle de voir leurs proches. 

Pour lutter contre l’isolement des personnes dépendantes, Annie De Vivie, fondatrice d’Agevillage.com, rappelle que « la priorité des aidants est de garder le lien avec leurs proches ainsi qu’avec l’ensemble des professionnels qui prennent soins d’eux ».  

Comment les proches aidants s’organisent-ils pour prendre soins de leurs proches ? 

Depuis le confinement, les aidants vivant à distance ne peuvent plus se retrouver physiquement avec leurs proches ou doivent limiter les contacts. Pour pallier l’éloignement physique, ils démultiplient les outils pour être en lien :  

• Appels téléphoniques réguliers 
• Communication par lettres ou cartes postales 
• Utilisation des outils numériques (Skype, WhatsApp, etc.), à condition que la personne soit en capacité de les utiliser 

Au-delà, de la communication, la préoccupation des aidants est de pouvoir apporter de l’aide à leurs proches sans risquer de les exposer au virus. Pour cela, ils s’organisent et structurent des outils d’aide à distance :  

• Portage des courses 
• Portage des repas 
• Livraison de médicaments  

Pour mettre en place ces systèmes, les aidants font appel à des sociétés de service, aux services mis en place par les supermarchés et grandes distributions ou tout simplement à la solidarité de la part du voisinage. Les aidants peuvent également s’appuyer sur les CCAS, Centres Communaux d’Action Sociale, pour la mise en place de services d’aide et pour répondre à leurs questions sur les actions possibles dans ce contexte de crise. 

L’importance pour les proches aidants d’être en lien avec tous les intervenants au domicile de leurs proches 

De nombreux professionnels sont susceptibles d’intervenir au domicile des personnes dépendantes : infirmiers libéraux, auxiliaires de vie, etc. Pendant toute la période de confinement, ces professionnels vont être, dans la plupart des cas, les seules personnes en contact avec les personnes dépendantes à domicile. Le lien entre les intervenants à domicile et les personnes dépendantes doit donc être développé et renforcé pour combler l’absence de contact avec les aidants. 

Il est donc essentiel pour les aidants de bien être en lien avec tous les professionnels qui prennent soins de leurs proches. Le rôle des aidants est d’aider les intervenants à bien connaitre leurs proches et leurs attentes, leurs besoins et leurs habitudes, dans l’optique de perturber le moins possible le proche à domicile. 

Pour communiquer, les aidants s’adaptent aux types de professionnels : 

• Communication via des carnets de liaison ou grâce aux outils de télégestion pour les intervenants de services d’aide à domicile 
• Communication directe via des appels téléphoniques ou des carnets de santé numériques pour les professionnels de santé 

Le port du masque et le suivi des mesures barrières par les professionnels peuvent perturber les personnes vulnérables, en particulier celles qui sont atteintes de troubles du comportement. Des techniques spécifiques portant sur le regard et la parole telle que l’approche non médicamenteuse « Humanitude », peuvent être très efficaces pour retrouver les liens malgré les protections mises en place. 

Outre les structures de santé et d’aide à domicile, d’autres acteurs comme les associations de proches aidants, les institutions de handicap, etc. se mobilisent et s’organisent pour assurer la continuité de service auprès des personnes dépendantes.  

Quels sont les besoins des professionnels intervenants au domicile pour garantir le bon accompagnement des personnes dépendantes confinées à leur domicile ? 

 Les professionnels de santé et du secteur médico-social sont en première ligne dans la gestion de la crise épidémique. Chaque jour depuis le début de la crise, ils assurent la continuité des services et prennent le risque d’être contaminés et de propager à leur tour le virus. Il est nécessaire pour les professionnels de se sentir épaulés par la population, notamment avec une application rigoureuse des consignes de confinement et des mesures barrières pour limiter la propagation du virus. 

Outre les mesures mises en place, les professionnels intervenants aux domiciles, qu’ils soient infirmiers ou auxiliaires de vie, ont besoin de matériel pour se protéger et protéger les personnes vulnérables qu’ils accompagnent. Les pénuries de masques rendent le travail des professionnels difficile, voire impossible pour certains d’entre eux qui envisagent d’exercer leur droit de retrait dans un intérêt de santé publique. Afin d’assurer la continuité d’activité, les professionnels attendent des mesures gouvernementales leur permettant d’être approvisionnés en masques de manière directe et avec le volume nécessaire. 

Les professionnels doivent également être soutenus par les aidants, de par leur bienveillance face à cette situation difficile ainsi que tous les conseils et recommandations qu’ils peuvent leur apporter de manière à prendre soins le mieux possible de leurs proches à domicile. 

Lorsque les professionnels ne sont pas disponibles, souvent par manque de matériel ou tout simplement pour garder leurs enfants, ce sont aux aidants de venir prendre en charge les proches, avec la peur de les contaminer tout en étant obligés de réaliser des gestes techniques.  

Soutenons les aidants dans cette période de crise 

Face à la crise épidémique qui sévit, les proches aidants sont une aide précieuse pour le secteur hospitalier. EN effet, beaucoup d’entre eux vont devoir prendre en charge leurs proches qui doivent quitter l’hôpital pour libérer des lits dans le but d’accueillir les patients atteints de COVID-19.  

Pour désengorger les hôpitaux, certaines personnes vont même se retrouver aidantes du jour au lendemain, sans savoir comment prendre en charge leurs proches à domicile.  

libheros s’engage à faire tout son possible pour aider les aidants, grâce à son réseau de plus de 11 000 infirmiers libéraux et ses partenaires, tous mobilisés et prêts à agir.  

Les aidants peuvent ainsi trouver de l’aide sur libheros.fr pour tous types de soins à domicile réalisés par des infirmiers ou des kinésithérapeutes domicile, des services d’aide à domicile (portage de repas, aide à la toilette, aide au lever/coucher, etc.), du matériel médical, de la livraison de médicaments, etc.