Nous l’évoquions dans un précédent article, la crise sanitaire du Covid-19 a eu un impact important sur le quotidien des infirmiers libéraux. Ces derniers ont dû réorganiser leurs tournées et donc directement les prises en charges à domicile de leur patientèle.
Très logiquement, les demandes de soins à domicile ont également été impactées depuis le début de la pandémie. Nous avons comparé les données de notre site web entre les demandes de soins effectuées du 17 février au 16 mars 2020 versus les demandes de soins effectuées du 17 mars au 16 avril 2020.
L’objectif était d’évaluer l’impact de la crise du Covid-19 sur la santé à domicile. Nous avons consigné ces éléments dans une infographie, consultable en fin d’article.
Changement radical dans les types de soins à domicile sollicités
Comme nous pouvions nous en douter, la typologie des soins demandés sur notre site (libheros.fr) depuis le début de la crise est bien différente d’avant la crise. Tout d’abord au niveau quantitatif, nous avons noté une augmentation de 28% des demandes de soins.
Nos coordinateurs disponibles par mail et par téléphone ont pu accompagner ces demandes, tant pour rassurer les patients que pour les orienter dans l’utilisation de notre plateforme. En effet pour une partie d’entre eux, la réservation d’un soin à domicile sur Internet était une première.
Nous avons remarqué une forte augmentation des demandes de prises de sang à domicile, soit +322%. Cette augmentation peut s’expliquer par plusieurs facteurs :
- le début du confinement intervenu le 17 mars
- la crainte des patients de se déplacer directement dans les laboratoires d’analyse, lieu à risque
- le suivi de maladies chroniques, suivi de grossesse
- l’augmentation de suspicions de cas COVID-19
Nous avons également isolé les types de soins les plus demandés par les patients ayant indiqué avoir été diagnostiqués COVID-19 sur notre plateforme :
- Les prises de sang
- Le suivi du patient à domicile / télésuivi infirmier (lien vers article sur télésuivi)
- Les injections d’anticoagulant
Outre ces changements notoires de types de soins, nous avons également remarqué des différences dans les profils de nos utilisateurs.
Des profils d’utilisateurs différents
Les aidants familiaux s’occupent davantage de leurs proches pendant cette période. On recense ainsi 29% d’aidants pour les patients atteints du COVID, soit 7% de plus que pour les patients non contaminés par le virus.
Si la répartition de la provenance des patients (médecine de ville / hôpital) était assez équilibrée avant la crise, le rapport a radicalement changé pendant la crise. 73% des patients proviennent désormais de la médecine de ville (contre 49% avant la crise), grâce notamment au déploiement de la téléconsultation médicale.
Quel lendemain après la crise ?
Les priorités du Gouvernement – comme l’a rappelé le Premier Ministre le 7 mai dernier – sont de Protéger, Tester et Isoler la population à risque et présentant les symptômes du Covid-19. L’immunité collective est loin d’être atteinte. Au 14 mai 2020, seule 4,4% de la population avait contracté le Covid-19.
Les infirmiers libéraux, fortement mobilisés depuis le début de la crise, seront encore sollicités dans les semaines et mois à venir. Ils se rendront aux domiciles des patients afin d’effectuer les tests PCR (test virologique afin de savoir si on a contracté le Covid-19) des patients identifiés par les médecins de ville ou médecins hospitaliers, mais aussi pour leur entourage susceptible d’avoir été contaminé. Le dispositif COVISAN a été mis en place en ce sens par l’AP-HP.
Nos IDELs seront également amenés à faire de l’éducation aux gestes barrières : comment bien se laver les mains, comment porter un masque, etc. Pour consulter l’infographie complète, cliquez ici.