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Vaccins anti-covid : détecter le vrai du faux

En ce moment, les informations sur les vaccins anti-Covid fusent de tous les côtés, et avec elles, autant de vérités que de contre-vérités. Difficile d’y voir clair, et de faire la part des choses entre ce qui est avéré scientifiquement et ce qui ne l’est pas. Voici quelques questions que l’on a tous vu passer sur Internet ou à la télévision, ainsi que leur réponse, en l’état actuel des connaissances scientifiques et médicales (au 15 janvier 2021).

« Les vaccins de Pfizer et Moderna – dit à ARN messager – modifient l’ADN.« 

FAUX. On a beaucoup entendu parler des vaccins à ARN messager, et dans le même temps, des craintes ont été soulevées. On a pu lire ou entendre que ces vaccins pouvaient porter atteinte à l’ADN des personnes vaccinées, et donc être capables d’imprimer des changements définitifs dans notre génome.

Il faut d’abord comprendre le principe des vaccins à ARN messager. L’injection du vaccin envoie une information aux cellules de la personne vaccinée, afin qu’elles soient capables de produire la protéine présente en surface du virus SARS-CoV-2, responsable de l’infection au Covid-19. Ces cellules vont alors produire, dans le cytoplasme (partie de la cellule qui entoure le noyau), ces protéines en question. Le système immunitaire va faire son travail face à celles-ci, et développer des anticorps pour s’en défendre. De sorte que, s’il se trouve confronté au virus « en chair et en os », il reconnaisse les protéines du virus et dispose des anticorps nécessaires à son élimination.

L’ARN injecté via le vaccin n’a donc aucun risque de transformer notre génome ou notre ADN, simplement car il ne pénètre pas dans le noyau des cellules, qui renferme notre matériel génétique[1].

« Les effets secondaires des vaccins anti-Covid sont imprévisibles.« 

FAUX. Certains effets secondaires ont été rapportés lors des phases d’essais cliniques des vaccins de Pfizer et de Moderna. Ils ne diffèrent en rien des effets secondaires observés en temps normal sur des vaccins utilisés depuis des décennies, ni sur leur type, ni sur leur fréquence. Parmi les effets secondaires, on note :

Depuis le lancement de la vaccination anti-Covid au niveau mondial en décembre 2020, la surveillance des effets indésirables par les autorités de santé nationales ou internationales se poursuit ; en France, c’est l’ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments) qui réalise cette observation, et produit des rapports hebdomadaires depuis le lancement de la campagne de vaccination. Elle a également mis en ligne une liste des effets indésirables pouvant survenir après la vaccination et leur fréquence [2].

Concernant les chocs allergiques, les premières observations massives de la vaccination aux Etats-Unis font état d’une fréquence de 1 pour 100 000. Comme une surveillance de 15 minutes est recommandée après toute vaccination, tous ces cas de chocs allergiques ont pu être pris en charge immédiatement, et aucun décès n’est à déplorer[3]. L’OMS recommande par ailleurs de ne pas vacciner les personnes ayant des antécédents d’allergie sévère à certains vaccins.

En France, l’ANSM a relevé 4 cas de chocs allergiques jusqu’à présent (au 14 janvier 2021 [4]), sur 318 216 personnes vaccinées. Trente cas d’effets secondaires non graves ont été reportés, tous faisant partie du spectre d’effets indésirables identifiés.

« Seules les personnes âgées sont tenues de se faire vacciner contre le Covid-19. »

Non. Dans un premier temps et tant que l’approvisionnement en doses de vaccin est limité, la priorité est aux personnes les plus vulnérables, catégorie dont font partie les personnes âgées de plus de 65 ans. En effet, la Haute Autorité de la Santé (HAS), qui produit en France les recommandations sur la stratégie vaccinale contre le Covid-19, a placé le curseur de priorité sur les personnes âgées pour les trois premières phases (sur 5) de vaccination [5].

Cependant, lorsque les doses de vaccin seront disponibles en quantités suffisantes et que les personnes identifiées comme prioritaires auront bénéficié de la vaccination, la HAS recommande que le reste de la population puisse également avoir accès à la vaccination.

Il est difficile de trouver des estimations fiables de la couverture vaccinale (c’est-à-dire le pourcentage de la population à vacciner) requise pour éradiquer la propagation du virus SARS Cov-2 responsable du Covid-19. Tout porte à croire cependant, comme toutes les pathologies dues à un virus qui disposent d’un vaccin, que plus le pourcentage de population vaccinée est élevé, plus la circulation du virus est difficile.

« Les vaccins sont efficaces contre le variant britannique du virus du Covid-19.« 

VRAI. Le variant récemment détecté au Royaume-Uni, dont l’appellation scientifique est B1.1.7, comprend 8 mutations dans la séquence de la protéine décrite plus haut. Pour l’instant, rien n’indique que le vaccin est inefficace contre ce variant ; Il vient d’être montré que les souches virales porteuses de la mutation la plus répandue de ce variant étaient sensibles à ces anticorps [6].

Par ailleurs, il est dans la nature des virus de muter ; en l’état actuel des connaissances, des études ont montré que le virus SARS-CoV-2 (responsable du Covid-19) mutait moins que d’autres virus tels que les virus de la grippe ou le VIH.

Il est à noter que plusieurs mutations du virus du Covid-19 ont été identifiées depuis le début de la pandémie : l’une a été repérée en France et en Europe dès février 2020, et deux autres depuis septembre 2020. Leurs taux de circulation au sein de la population française (et mondiale) ont pu être estimés également.  Aucune de ces mutations n’a remis en cause l’efficacité des vaccins jusqu’à présent, mais des systèmes de surveillance internationaux sont en place pour repérer si de telles mutations se produisaient. La Haute Autorité de la Santé se veut rassurante sur ce point, affirmant qu’il serait facile pour les industries pharmaceutiques de « mettre à jour » le vaccin à ARN à partir des mutations identifiées [7].

« Se faire vacciner est dangereux si l’on a déjà été infecté au Covid-19.« 

FAUX. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne met en évidence aucune contre-indication à la vaccination pour les personnes qui ont déjà été atteintes de la Covid-19, en précisant cependant qu’elles ne devraient pas être prioritaires tant que les stocks de doses de vaccin sont limités [8]. Les essais cliniques n’ont en outre pas mis en évidence une éventuelle dangerosité de la vaccination d’une personne préalablement infectée.

La Haute Autorité de la Santé ne se prononce pas sur l’intérêt ou non de la vaccination des personnes ayant été infectées au Covid-19, en raison du manque de recul sur l’infection au Covid-19 et la durée de la protection immunitaire qu’elle confère. La HAS n’a pas prévu la vaccination systématique des personnes ayant un antécédent de Covid-19 symptomatique (parce qu’elles semblent moins à risque d’être à nouveau exposées à une forme grave de Covid et elles ne sont donc pas prioritaires) mais les personnes ayant un tel antécédent pourront être vaccinées si elles le souhaitent [9].

Pour autant, il n’y a pas lieu de rechercher une infection préalable au Covid-19 chez d’éventuels patients asymptomatiques avant de procéder à la vaccination.

« Seuls les médecins sont habilités à vacciner contre le Covid-19« 

FAUX. Les médecins ne sont pas les seuls professionnels de santé à pouvoir vacciner contre le Covid-19. Une bonne partie de la stratégie vaccinale en France repose sur le réseau des infirmiers libéraux (IDELs), que ce soit dans les centres de vaccination établis sur tout le territoire française, dans leurs cabinets ou même à domicile. La plateforme libheros permet aux particuliers de prendre rendez-vous avec un infirmier libéral de son secteur pour réaliser une vaccination à domicile. (lien interne : vaccination anti-covid à domicile)

Pour plus d’informations sur le virus du Covid-19, le dépistage et la vaccination, consultez notre FAQ.

Vous êtes un employeur et vous souhaitez sensibiliser vos salariés à l’importance et la pertinence de la vaccination anti-Covid ? Vous souhaitez mettre en place une campagne de vaccination anti-Covid dans votre entreprise ? Contactez notre équipe dédiée chez libheros, qui se fera un plaisir de vous guider :

[1] Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) : Les vaccins à ARNm susceptibles de modifier notre génome, vraiment ?
[2] Agence Nationale de sécurité des médicaments : Effets indésirables du vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech – ce qu’il faut savoir
[3] Centers for Disease Control and Prevention : Allergic Reactions Including Anaphylaxis After Receipt of the First Dose of Pfizer-BioNTech COVID-19 Vaccine — United States, December 14–23, 2020
[4] Agence Nationale de sécurité des médicaments : Point de situation sur la surveillance des vaccins contre la COVID-19 – 14/01/2020.
[5] Haute Autorité de la Santé : Stratégie de vaccination contre le Sars-Cov-2
[6] Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française : Vaccins contre la Covid-19 : questions et réponses
[7] Haute Autorité de la Santé : Aspects immunologiques et virologiques de l’infection par le SARS-CoV-2
[8] Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : À qui peut être administré le vaccin Pfizer/BioNTech contre la COVID-19 ? [9] Haute Autorité de la Santé : Stratégie de vaccination contre le Sars-Cov-2

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