Les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent la 1ère cause de maladies professionnelles indemnisées en France selon Santé Publique France. Le monde professionnel, tous secteurs confondus, est frappé de plein fouet par ce fléau.
Le Code du travail impose aux employeurs une véritable obligation de résultat. Les entreprises doivent avant tout évaluer les risques de TMS dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Elles ont en outre l’obligation de réaliser des actions concrètes et efficaces en matière de prévention.
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Reconnaître un trouble musculo-squelettique
Définition
Les troubles musculo-squelettiques ou TMS regroupent les pathologies touchant les articulations et les alentours de ces dernières. Il peut s’agir d’une affection de l’articulation elle-même ou des tendons, des muscles, des ligaments, des vaisseaux sanguins, etc.
Les TMS peuvent se manifester au niveau des membres supérieurs : coude, poignet, épaule, main et doigt (syndrome du canal carpien), des membres inférieurs (genoux, cheville, etc.) et de la colonne vertébrale.
Une maladie professionnelle
Les TMS sont aujourd’hui classifiés parmi les maladies professionnelles selon le Code de sécurité sociale. Il est donc capital pour les employeurs d’en connaître les implications compte tenu des effets néfastes pour le collaborateur et pour l’entreprise.
De plus, les statistiques démontrent une hausse des troubles musculo-squelettiques chez les collaborateurs, tous secteurs confondus.
Prendre conscience de la fréquence des TMS
Les troubles musculo-squelettiques sont de plus en plus courants en France et dans toute l’Europe. Ces troubles figurent parmi les motifs récurrents d’indemnisation pour accident de travail.
Les TMS les plus fréquents
Source : Santé Publique France.
La majorité des TMS concernent le syndrome du canal carpien pour lequel, chaque année, 130 000 patients subissent une opération (source : Ameli). Le sujet souffre de douleurs au niveau des premiers doigts de la main liée à la compression du nerf médian due à une répétition de mouvements.
Le syndrome de la coiffe des rotateurs se manifeste par des douleurs ressenties au niveau de l’épaule, ce qui entrave à la mobilité.
Le mal de dos représente bien sûr une grande partie des troubles musculo-squelettiques : lombalgies, etc.
Les TMS dans le monde professionnel
Les troubles musculo-squelettiques sont très présents dans le monde professionnel.
A titres d’exemples, les TMS représentent :
- 97 % des maladies professionnelles dans le secteur de l’agroalimentaire.
- 98 % dans le commerce.
- 95 % dans le transport et la logistique.
- 91 % dans le bâtiment et travaux publics.
(Source : Ameli).
Étant donné l’augmentation des statistiques concernant les TMS en France, il est urgent d’adopter une démarche de prévention à travers l’organisation de campagnes en entreprise.
Les facteurs favorisant les troubles musculo-squelettiques
Les troubles musculo-squelettiques proviennent de plusieurs facteurs :
- biomécaniques : il s’agit de la force ou de la tension exercée sur le muscle ou l’articulation ;
- environnementaux : ce sont les éléments externes liés à la sécurité au travail : chocs, blessures, vibrations, hypothermie ou hyperthermie, etc. ;
- organisationnels : cela concerne les conditions de travail (volume horaire, rythme de travail, ergonomie du mobilier de bureau, position de travail, adéquation des tâches, etc. ;
- psychosociaux : certaines causes peuvent aboutir à des troubles musculo-squelettiques, d’où la signature d’accords nationaux portant sur le stress au travail, préconisant le bien-être au travail ;
- individuels : il s’agit des données propres à chaque collaborateur (âge, état de santé actuel, antécédents médicaux, etc.).
Les obligations des employeurs face aux TMS
L’évaluation des risques dans le DUERP
Les entreprises doivent mettre en place et actualiser chaque année un DUERP consistant à évaluer les risques que courent leurs collaborateurs en matière de santé et de sécurité (article R4121-1 du code du travail).
Le DUERP doit comporter, outre l’inventaire des risques relevés :
- les résultats de l’évaluation des risques ;
- les mesures de prévention engagées : actions préventives, d’information et de formation des risques professionnels, et déploiement d’une organisation et de moyens adaptés.
Les actions à engager
Le Code du travail impose aux entreprise des obligations en termes de protection de la santé de leurs collaborateurs (articles L. 4121-1 à 5 du Code de travail).
Ainsi, vous devez, en tant qu’employeur, mettre en place des actions de prévention en matière de santé au travail à travers les actions suivantes, entre autres :
- politique de prévention diffusée à l’ensemble des salariés ;
- plan de prévention adapté à la situation et à l’entreprise ;
- désignation d’un salarié en charge de gérer les activités de protection et de prévention des risques professionnels (PPRP) ;
- coordination des services (ressources humaines, personnel d’encadrement, représentants du personnel et services de santé au travail, et acteurs externes éventuels).
Les sanctions
L’entreprise a une obligation de résultat, cela signifie qu’elle doit impérativement justifier des mesures prises pour protéger la santé de ses collaborateurs. Le non-respect de cette obligation légale est passible de sanctions financières (réparation du préjudice subi). L’employeur peut être condamné par le pôle social du tribunal judiciaire pour faute inexcusable.
Le manquement à l’obligation de sécurité engage la responsabilité de l’entreprise qui peut faire l’objet d’une condamnation pénale devant le tribunal correctionnel.
Enfin, l’employeur est également passible de sanctions administratives de la part de la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarité (DDETS).
Les campagnes de prévention des TMS
La stratégie de prévention des TMS repose essentiellement sur 4 niveaux d’actions :
- Mobiliser : accompagner la démarche de prévention en faisant, si besoin, appel à des partenaires extérieurs.
- Investir : il s’agit de connaître le risque, notamment en collectant des informations sur la santé des collaborateurs à travers des entretiens individuels confidentiels menés en lien avec les professionnels de santé. Il faut également étudier les conditions de travail et réaliser certaines mesures (sonore, thermique…). Enfin, il est nécessaire d’étudier les différentes contraintes des collaborateurs (psychosociales, biomécaniques, organisationnelles, etc.).
- Maîtriser : il s’agit des actions à mener. Voici quelques exemples : sensibiliser les collaborateurs aux troubles musculo-squelettiques grâce à l’intervention d’un kinésithérapeute, adopter des équipements ergonomiques (par exemple, des souris limitant la torsion du poignet) ; limiter la répétition des mêmes gestes ; diminuer les facteurs de stress, etc.
- Évaluer : des indicateurs de suivi permettent d’évaluer les actions, d’analyser l’effet des actions menées et d’apporter des améliorations éventuelles.
Spécialisé dans l’intervention de professionnels de santé pour des programmes de santé et prévention santé, libheros vous propose des programmes sur le mesure afin d’organiser vos campagnes de prévention en entreprise.
Les moyens de prévenir les troubles musculo-squelettiques au travail
1. Améliorez l’ergonomie au travail
L’un des meilleurs moyens de lutter contre les troubles musculo-squelettiques sur le lieu de travail est d’améliorer l’ergonomie. Cela revient à améliorer la manière dont les travailleurs interagissent avec leur environnement et de la façon d’optimiser cette interaction pour réduire les tensions et les blessures :
- ajustement de la hauteur des postes de travail ;
- utilisation de chaises de bureau ergonomiques ;
- Installation des écrans d’ordinateur à une hauteur adaptée.
2. Encouragez les pauses
Le rythme de travail étant en cause dans l’apparition des TMS, une façon de combattre ce fléau est d’encourager les employés à faire des pauses tout au long de la journée.
Les pauses permettent aux employés de se reposer et de détendre leurs muscles.
- les pauses peuvent être programmées périodiquement au cours de la journée ;
- les employés peuvent avoir la possibilité de faire des mini-pauses lorsqu’ils en ressentent le besoin.
3. Mettez en place des programmes d’étirement
Les étirements sont un autre excellent moyen de lutter contre les troubles musculo-squelettiques sur le lieu de travail. Les étirements permettent de détendre les muscles tendus et d’améliorer l’amplitude des mouvements, deux facteurs qui peuvent contribuer à prévenir les blessures.
Il est possible de mettre en place :
- des séances d’étirement en groupe ;
- des routines d’étirement individualisées.
4. Promouvoir des modes de vie sains
Encourager les employés à adopter une bonne hygiène de vie est aussi un moyen efficace de lutter contre les troubles musculo-squelettiques sur le lieu de travail.
Les modes de vie sains comprennent la pratique régulière d’une activité physique, un bon sommeil et une alimentation saine.
5. Organiser une campagne de prévention santé
Adopter une communication adaptée et une politique de prévention est primordiale pour réduire le risque d’apparition des TMS.
Grâce à une équipe de professionnels de santé et d’experts, libheros vous accompagne afin d’organiser une campagne de prévention en matière de TMS adaptée à votre organisation. Vos collaborateurs sont informés, suivant leur situation, sur les TMS, que ce soit sur leur lieu de travail ou à leur retour à domicile.
Contactez-nous sans attendre pour organiser votre prochaine campagne de prévention santé contre les troubles musculo-squelettiques.